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"Soft Power": Les ailes de l'esprit qui embrassent le monde...

4 Juin 2023 , Rédigé par Jamel BENJEMIA / Journal LE TEMPS Publié dans #Articles

« Soft Power » : Les ailes de l’esprit qui embrassent le monde…                                                

     

Par

 Jamel

BENJEMIA                               

                                                                                           
                                    

 

Le « Soft Power », concept introduit par le chercheur américain Joseph Nye, a acquis une importance primordiale dans la compréhension et la classification des pays à l’échelle internationale. Contrairement aux puissances économiques ou militaires traditionnelles, le « Soft Power » se réfère à la capacité d’un pays à influencer et à façonner les opinions, les attitudes et les comportements des autres acteurs à travers des moyens non coercitifs. Il repose sur des atouts tels que la culture, la diplomatie, l’éducation, les valeurs et les idées.

Ainsi, les notions de pouvoir et de classement des pays ont évolué. Le développement ne se limite plus à de simples statistiques économiques telles que le PIB ou le revenu par habitant.

 Le « Soft Power » devient un indicateur complémentaire qui met en avant la capacité d’un pays à projeter une image positive, à partager des valeurs, à promouvoir son patrimoine culturel et à contribuer au bien-être global.

Cependant, il est important de souligner que le « Soft Power » ne remplace pas les efforts visant à améliorer la qualité de vie des citoyens et à réduire les inégalités. Il ne s’agit pas d’une formule magique qui peut compenser les déficits structurels ou les injustices sociales. Le « Soft Power » doit être soutenu par des politiques internes solides et une gouvernance transparente et responsable.

Dans cet article, nous explorerons le rôle croissant du « Soft Power » en tant que nouveau critère de puissance douce et analyserons les cas des États-Unis, la France, et la Russie.

 

Les États-Unis

Les États-Unis sont souvent vus comme le modèle par excellence du « Soft Power », une force d’influence subtile et captivante. Ils se distinguent par leur rayonnement culturel mondial, porté par une industrie du divertissement puissante, où règne Hollywood, la Mecque du cinéma.

Les films, les séries télévisées et les créations musicales sont appréciés et consommés à travers le globe grâce à des plateformes telles que Netflix. Les acteurs et actrices américains sont devenus des icônes mondiales, symbole du rêve américain et d’une certaine vision de la réussite et de la célébrité.

Au-delà du domaine de divertissement, les États-Unis se distinguent également par leur puissance technologique, concentrée notamment dans la Silicon Valley. Cette région emblématique de la Californie abrite les plus grandes entreprises technologiques du monde, les fameux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft). Leurs innovations technologiques et produits influencent considérablement la planète. Les plateformes de médias sociaux américaines, comme Facebook et Twitter, sont utilisées par des milliards de personnes à travers le monde, permettant un échange d’idées et une position de proue sur le marché publicitaire en ligne.

Cependant, le « Soft Power » des États-Unis ne se limite pas à leur industrie du divertissement et à leur puissance technologique. Le pays jouit d’une diplomatie influente, utilisant son statut de puissance mondiale pour promouvoir ses intérêts et exercer son hégémonie. En tant que membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, les États-Unis occupent une position centrale dans les négociations internationales, les alliances militaires et les accords commerciaux. Ils sont également considérés comme des leaders dans les domaines de la recherche scientifique, et de l’innovation médicale.

Malgré son influence mondiale, le « Soft Power » américain suscite également certaines critiques. On lit souvent, que cette force d’influence peut véhiculer une vision biaisée et stéréotypée de la culture américaine, mettant en avant des valeurs consuméristes, individualistes et hégémoniques.

Il est également vrai aussi que le « Soft Power » américain, bien qu’imposant, n’a pas encore mobilisé pleinement son poids pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Les attentes demeurent fortes pour qu’il s’engage davantage en faveur d’une résolution pacifique, prenant en compte les aspirations et les droits légitimes du peuple palestinien.

Dans un monde où les influences et les pouvoirs se mêlent, le « Soft Power » américain demeure une force à la fois séduisante et complexe. Son impact sur les mentalités et les perceptions ne peut être ignoré.

La France

Le « Soft Power » français, tel un ballet gracieux, se déploie sur la scène internationale, captivant les cœurs et les esprits.

Il transcende les barrières géographiques et les frontières temporelles, portant en son sein un héritage culturel qui brille de mille feux.

Le discours prononcé par Dominique de Villepin aux Nations Unies en 2003 demeure gravé dans les esprits comme un acte de résistance et de défense des principes fondamentaux du droit international.

La littérature française, plume délicate et puissante, est une source inépuisable de réflexion et d’émerveillement. Des vers immortels d’Hugo aux audaces narratives de Proust, chaque écrivain compose une partition littéraire unique, tissant des récits envoûtants qui transportent les lecteurs dans un univers foisonnant d’émotions et de questionnements.

Les droits de l’homme, flambeau de justice et d’égalité, ont trouvé en la France une ardente défenderesse. De la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen à la lutte incessante de personnages courageux contre l’oppression, la France a élevé sa voix pour garantir la dignité des opprimés, devenant ainsi un phare d’espoir et de liberté.

La gastronomie française, art culinaire par excellence, révèle un savoir-faire séculaire et une passion sans égale. Des mets raffinés, tels des poèmes gustatifs, enchantent les papilles et célèbrent la convivialité. Chaque plat, chaque saveur est un hommage à la tradition et à l’audace créative des chefs français.

La mode française, éblouissante de charme et de sophistication, impose son empreinte sur les podiums du monde entier. Des couturiers légendaires aux jeunes talents prometteurs, la France donne naissance à des créations audacieuses, mélange subtil d’élégance intemporelle et d’innovation audacieuse. La mode française est un langage universel qui transcende les frontières et les époques, touchant le cœur de ceux qui aspirent à la beauté et à l’expression de soi.

Le « Soft Power » français, telle une mélodie envoutante, puise sa force dans la diversité de ses expressions. Il invite à découvrir la richesse de la culture, à embrasser les valeurs universelles et à célébrer la créativité humaine dans toute sa splendeur. Il incarne une passion qui dépasse les mots, une puissance qui éveille les consciences et un héritage qui brille éternellement.

Ainsi, par la littérature captivante, les droits de l’homme libérateurs, la gastronomie enchanteresse et la mode sublimante, le « Soft Power » français nous rappelle que l’art et la culture sont des passerelles vers un avenir imprégné de beauté, de liberté et de fraternité.

Cependant, ce rayonnement de la France en Europe, dans le bassin méditerranéen et en Afrique connait un déclin préoccupant.

Les raisons de cette érosion sont multiples. Tout d’abord la montée en puissance d’autres acteurs régionaux et mondiaux a dilué l’influence traditionnelle de la France. La Chine et la Turquie ont su affirmer leur « Soft Power », offrant ainsi une concurrence directe à la France.

 

La Russie

Le « Soft Power » russe, autrefois auréolé d’une aura envoutante, s’est égaré dans les méandres de la controverse, souillé par les vents impétueux de la guerre en Ukraine. Jadis, les œuvres littéraires russes résonnaient telle une symphonie d’âme slave, captivant les esprits par leur profondeur et leur universalité. Les mots de la littérature, tels des messagers d’émotions, semblent, aujourd’hui, étouffés par les bruits de bottes et les conflits géopolitiques. Le doux murmure des pages qui se tournent se heurte aux éclats de violence déchirant les terres ukrainiennes.

Les héros des romans russes, autrefois symboles de force et de profondeur, semblent figés dans l’ombre de soldats en armes, leurs destins confondus dans un tourbillon de trahisons et de désespoir.

Le « Soft Power » russe, en ces temps troublés, oscille entre les ténèbres et la lumière, entre la controverse et l’héritage culturel. Il demeure une force à la fois fascinante et inquiétante, un mélange complexe de grandeurs et de tourments. L’avenir du « Soft Power » russe dépendra de sa capacité à réconcilier son patrimoine culturel avec les aspirations universelles de paix, de coopération et de respect. Il devra naviguer avec prudence sur les eaux tumultueuses de la politique internationale, veillant à ne pas sacrifier l’intégrité de son héritage culturel sur l’autel de ses ambitions géopolitiques.

La guerre en Ukraine a incontestablement entaché la perception du « Soft Power » russe, mais l’histoire nous enseigne que les nations peuvent se reconstruire et se réinventer.

Au-delà des conflits et des controverses, le « Soft Power » russe demeure une force culturelle et artistique. Il incombe à la Russie de ne pas dilapider cette richesse, mais de l’utiliser pour promouvoir la compréhension, la tolérance et la paix. En puisant dans son héritage culturel et en adoptant une approche ouverte et inclusive, le « Soft Power » russe peut se révéler une force positive et inspirante dans les relations internationales, contribuant ainsi à un monde plus harmonieux et équilibré.

Le « Soft Power » est bien plus qu’un simple reflet de l’âme d’une nation, c’est une invitation à plonger au cœur de sa culture, de sa philosophie et de son identité. Tel un tableau envoûtant, il dépasse les barrières linguistiques et culturelles, laissant une empreinte indélébile sur la perception qu’autrui peut avoir d’un Etat.

Le « Soft Power » ne saurait être imposé ou forgé artificiellement. Il requiert une essence authentique et sincère. Ainsi, les pays aspirant à renforcer leur « Soft Power » doivent investir dans l’éducation, promouvoir les arts et la culture, protéger leur patrimoine, et encourager l’innovation et la créativité.

C’est en puisant dans les racines profondes de leur héritage culturel, que les nations peuvent se hisser parmi les acteurs incontournables de la scène internationale, contribuant ainsi à façonner un avenir commun basé sur le respect, la compréhension mutuelle et la coopération.

Chaque nation doit embrasser la puissance subtile de son « Soft Power », tel un artiste modelant une œuvre d’art, qu’elle offre au monde avec générosité, afin d’estomper les frontières, et d’unir les cœurs. Le pouvoir inspirateur de la culture pourra ainsi nourrir notre cheminement intellectuel vers un avenir harmonieux et éclairé.

 

 

JOURNAL LE TEMPS DU 04/06/2023

JOURNAL LE TEMPS DU 04/06/2023

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J'aime lire et me concentrer dans les heures les plus calmes de la nuit. J'ai trouvé l'article assez beau, car il est finement écrit et subtilement stimulant pour nos observations. <br /> <br /> Ce qui m'inquiète de plus, dans ce trois exemples y donnés de Soft Power, est le cas américain qui pointe sur une stratégie de domination mondiale extrêmement subversive des valeurs et repères culturels, des normes éthiques, universellement acquis. Une stratégie de domination caractérisée par sa non acceptation de la multipolarité, idée ou concept de multipolarité qui par contre me semble inévitable dans un monde qui est en <br /> bouleversement et en mutation, et où le premier souci planétaire est la recherche de la sécurité par le dialogue, le respect de normes et valeurs universelles, la protection de la vie, de la dignité et des droits fondamentaux de chaque citoyen de la planète. <br /> <br /> Cet impérialisme mondialiste désaxé semble être en particulier un objectif sociopolitique choisi par les dernières <br /> administrations Democrats, d'abord sous Obama, puis l'actuelle de Biden. <br /> <br /> Leurs fautes sont évidents à tous. La production de mécanismes de manipulation de masse, de désinformation et d'agitation pour des utopiques "révolutions colorées" dont l'épisode tunisien en 2011 n'est pas une exception, mais une explication de catastrophe morale et sociopolitique. <br /> <br /> Même en matière de conduction bancaire, et d'aventurisme actionnaire, avec la faillite de la Silicon Valley Bank, aujourd'hui le spectre du Default se profile pour l'administration Biden qui a poursuivi ces mêmes tactiques aveugles. Ainsi, l'angoisse de la grande crise de 1929 se reproduit... D'autres pays sont sous influence de la même crise qui est économique mais aussi éthique. <br /> <br /> Nous parlons par exemple du "scandal du laptop" de Hunter Biden, le fils de l'actuel président américain, comme aussi des effets continus de déstabilisation régionale du soi-disant "printemps arabe", dont la Tunisie a été le premier fer de lance de décembre 2010 à janvier 2011, malgré l'illusion populaire d'une grand changement à faveur de la liberté et d'un avancement de droits humains.<br /> <br /> Mais, dix ans plus tard, la Libye reste divisée et troublée par des conflits inter-claniques et géostratégiques, l'Egypte apparaît également en crise, comme aussi le Levant, et la permanence du conflit israélo-palestinien est maintenue par une entente diabolique et secrète de l'adm. Biden avec les mollahs d'Iran... <br /> <br /> Cela n'est certes pas à démontrer, avec les tergiversations du Département d'Etat américain sur le crimes les plus inhumains et les abus continuels et quotidiens sur la population civile iranienne; particulièrement les plus jeunes et les femmes, commis par les fanatiques au service de Khamenei, les Gardes de la Révolution, les milices bassidjis ou les Pasdarans.<br /> <br /> Parallèlement à cet "ordre" sanguinaire (qui est en réalité un désordre poussant à la révolte et à la révolution populaire au nom de la jeune Mahsa Amini tabassée à mort en 2022 par les agents de police à Tehran), l'administration américaine assiste avec trop de complaisance à la très dangereuse course à l'armement atomique de la part du régime khomeyniste, qui n'épargnera pas la région si jamais ses dessins pervertis de domination seront poursuivis sous le prétexte absolutiste et fanatique du "mahdisme" lancé par Khomeini... <br /> <br /> Même la guerre en Ukraine fait partie des ces sombres dessins déstabilisateurs et impérialistes de l'admin. Biden, alors que le Soft Power russe et israélien ont de point de conjonction dans la planification intégrée d'un Moyen Orient pacifié, chose inaperçue à cause de la propagande de guerre atlantiste alimentée par les USA...<br /> <br /> Je parle au delà des schémas de guerre contraposés, car il a une entente et un échange technologique à l'oeuvre, à exclusion du secteur militaire, incluant l'intégration de la Silk Road à la région MENA, à grande potentialité. La préservation de valeurs familiales et culturelles aussi, la création d'un code de conduite responsable sur les échanges dans les réseaux sociaux, la lutte contre l'agression verbale, graphique et la production pornographique qui atteint potentiellement les enfants produisant des dégâts quasiment irréversibles au niveau cognitif et comportemental. <br /> <br /> Ce sont des questions de grande actualité aussi pour la Tunisie, où on vit une grave dépression socioéconomique, sans doute la plus grave depuis l'indépendance du Pays. <br /> <br /> Face à l'échec de l'image politique maladroitement exploitée d'une "libération" par le suicide par immolation, le geste suicidaire se multiplie d'une façon virale dans les faits divers et les tragédies familiales, enclenchant angoisse et désespoir aggravés par les pertes humaines, souvent dans les plus jeunes. <br /> <br /> L'heure est à la recherche de solution pour l'emploi, la croissance, l'éssor économique, l'épanuissement social, le dialogue culturel. L'heure est vraiment venue pour mettre de coté les tabous idéologiques qui font le quotidien d'un affrontement incessant au Moyen Orient, particulièrement à cause de la mobilisation de la jeunesse palestinienne à la guerre psychologique et matérielle contre un sionisme diabolisé et déformé depuis son parcours d'autodetermination face à la persecution et le nazisme en Europe. <br /> <br /> C'est la même attitude qu'on doit assumer avec l'emergence et l'essor du baasisme et d'autres idéologique nationalistes arabes, le nassérisme et le panarabisme compris, qui certes méritent d'être revisités dans un esprit nouveau, critique et évolutif, sans plus attiser les haines et la violence aveugle contre les tenants d'une religiosité plus traditionnelle, mais à tenir à l'écart de la manipulation mentale de la Confrérie islamiste et des tiraillements obsessionnels, dont l'exemple plus négatif en Tunisie est - à mon avis - sans doute le cas de Rached Kheridji Ghannouchi, le président-tyran pour 40 ans d'un parti islamiste dépassé par les évènements nationaux et régionaux. <br /> <br /> Retournons donc à la sagesse politique et à une vision sûre et positive du chemin de l'Histoire, à l'exemple clairvoyant du pragmatisme enseigné par Habib Bourguiba, et surtout maintenant, face aux défis ramenés par les Etats Unis d'Amerique depuis ces fatidiques derniers 10 ans. <br /> <br /> J'aimerais que les armes plus justes et aiguisées pour la diplomatie et la stratégie de succès soient adoptés par le Président Saïed, si je peux exprimer un vœu pieu pour demain, à la veille de la visite d'Etat de la Prémière ministre italienne Giorgia Meloni, la quelle parlera justement d'une stratégie régionale... <br /> <br /> A la suite du succès remarquable des Accords d'Abraham, l'heure est au travail intellectuel qui doit aider le travail diplomatique à la recherche de solutions viables à la réussite de la paix régional, premier objectif politique veritable, pour pouvoir partager la richesse et éteindre la toile économique commune. Il faut donc preparer la route à la solutions de conflits. Car, tout aussi comme l'Egypte, la Syrie pourrait parvenir à la paix avec Israel. Ce serait la "paix de braves" qui déposent les armes. Tandis que peu de gens savent que l'Irak de Saddam avait été déjà porté 3 fois secrètement à la table de négociations par des courageux diplomates dans les années '80-'90, mais hélas les USA y se sont opposés...<br /> <br /> Qui est donc le véritable ennemi national, si non cet empire mondialiste obscure et négateur de l'humanité, de la fraternité, et aujourd'hui même du couple et de la famille naturelle...? <br /> <br /> C'est pour cela, je pense, que le Soft Power de la Federation de Russie, si elle retrouvera les chances de la paix par la collaboration des ses alliés traditionnels, y inclue la France (dont l'incarnation ne doit pas être forcement Macron), trouvera un nouveau souffle et sera regardé comme culturellement une civilisation déterminante!<br /> <br /> Et pour conclure, je soulignerais combien de fois, sans être écouté au sommet de l'Etat tunisien, j'avais relancé l'appel pour le projet d'une chaire régionale de dialogue de cultures, civilisations et religions que devrait être reprise en Tunisie (après l'experience positive des années Ben Ali, peut être l'unique chose à retenir) contrebalançant ainsi 10 ans de chaos, de terrorisme et de crise socioculturelle. <br /> <br /> Ferons nous ensemble un effort pour faire passer cette idée pendant la visite de l'honorable hôte Giorgia Meloni à Tunis?<br /> <br /> <br /> NIno Gaetano Mucci <br /> - activiste indépendant pour les Droits Humains
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