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La révolution du "No Code": Peut-on espérer une plateforme francophone ?
La révolution du « No Code » :
Peut -on espérer une plateforme
francophone ?
Par
Jamel
BENJEMIA
La révolution du « No Code », portée par des outils tels que « WebFlow », a transformé de manière radicale la façon dont les applications et les sites web sont créés, permettant à des individus sans compétences en programmation de concevoir des produits numériques fonctionnels. Cette démocratisation de la création numérique a ouvert de nouvelles perspectives pour les entrepreneurs, les créatifs et les entreprises, leur permettant de donner vie à leurs idées sans dépendre entièrement des développeurs.
Toutefois, malgré les avantages évidents du « No Code », une problématique majeure persiste pour les francophones : l’absence de plateformes adaptées à la langue française. Alors que la révolution du « No Code » s’accélère dans le monde anglophone avec des plateformes populaires telles que « WebFlow », « Bubble » et « Zapier », le monde francophone se retrouve en quelque sorte à la traîne, avec des outils comparables en français.
Dans cet article, nous soulignerons l’impérieuse nécessité pour la communauté francophone de développer une plateforme « No Code » en langue française, afin de permettre à un plus grand nombre d’utilisateurs de tirer pleinement parti de cette révolution numérique.
Nous examinerons également comment l’intelligence artificielle (IA) et la réalité virtuelle (RV) enrichissent encore davantage le potentiel du « No Code », offrant ainsi des perspectives prometteuses pour l’avenir de la création numérique.
Enfin, nous aborderons l’importance de généraliser l’enseignement du « No Code », en intégrant cette compétence essentielle dans les programmes éducatifs, afin de créer de nouvelles opportunités pour les apprenants francophones et de préparer la nouvelle génération à naviguer dans un monde numérique en constante évolution.
Le No Code : une révolution créative
Le « No Code » est une révolution créative qui donne aux individus le pouvoir de créer des sites web et des applications sans nécessiter de compétences en programmation traditionnelles.
Les utilisateurs peuvent concevoir des projets numériques en utilisant simplement des blocs de construction préconfigurés, des glisser-déposer et des configurations visuelles.
Cette révolution élimine la barrière technique de la programmation, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour les individus désireux de concrétiser leurs idées créatives sans dépendre de développeurs.
Le « No Code » émerge comme une bouffée d’air frais pour les créateurs qui aspirent à concrétiser leurs idées sans être tributaires de développeurs aux motivations commerciales.
Désormais, les créatifs peuvent suivre leur vision sans être retenus par des développeurs cherchant à vendre leurs propres projets au détriment de la créativité du concepteur. Cette libération créative permet aux individus de donner vie à leurs idées sans aucune barrière technique.
L’apport de l’intelligence artificielle (IA)
Au cœur de cette révolution du « No Code » réside l’intelligence artificielle (IA), qui contribue à accélérer et optimiser le processus de création.
Les capacités de l’intelligence artificielle (IA) intégrées aux plateformes « No Code » suggèrent des modèles de conception, des mises en page optimales et prédisent les besoins des utilisateurs.
L’intelligence artificielle (IA) élargit considérablement le champ du possible dans le « No Code » en permettant la réalisation des tâches autrefois complexes qui nécessitaient des compétences techniques avancées.
Par exemple, l’intelligence artificielle (IA) peut être utilisée pour mettre en œuvre des fonctionnalités d’apprentissage automatique ou de traitement du langage naturel sans que l’utilisateur ait à coder manuellement ces options. Cette démocratisation de l’intelligence artificielle (IA) ouvre des portes aux créateurs et entrepreneurs qui n’ont pas nécessairement de formation technique, leur permettant de donner vie à des projets ambitieux et novateurs.
L’intelligence artificielle (IA) agit comme catalyseur pour l’innovation, permettant aux utilisateurs de repousser les frontières de la créativité et de créer des solutions originales pour des problèmes réels.
La réalité virtuelle (RV) : une expérience immersive
Une autre facette passionnante du « No Code » réside dans l’intégration de la réalité virtuelle (VR).
La réalité virtuelle (VR) offre une expérience immersive et interactive qui permet aux créateurs de concevoir leurs projets en trois dimensions, de les visualiser en temps réel et de les ajuster de manière plus réaliste.
Grâce à cette immersion, les créatifs peuvent affiner leur vision avec un niveau de détail et de réalisme époustouflants, renforçant ainsi leur connexion émotionnelle avec leurs projets.
La réalité virtuelle (RV) ouvre ainsi des horizons inédits pour les artistes, les concepteurs de jeux, les architectes, et bien d’autres encore.
Ainsi, la réalité virtuelle (RV) permet de créer des interfaces utilisateurs plus intuitives et conviviales.
Les utilisateurs peuvent interagir avec les applications et les sites Web de manière plus naturelle, en utilisant des gestes et des mouvements réels plutôt que de simples clics de souris.
En outre, la réalité virtuelle (RV) offre la possibilité de concevoir des environnements tridimensionnels, permettant aux utilisateurs d’explorer virtuellement des espaces et des lieux.
En ce qui concerne le développement des jeux vidéo, la réalité virtuelle (RV) dans le « No Code » ouvre de nouvelles perspectives pour les concepteurs amateurs et les passionnés des jeux.
Bien que des défis subsistent, l’avenir de la réalité virtuelle (RV) dans le « No Code » est prometteur, et nous pouvons nous attendre à voir émerger des projets encore plus novateurs dans les années à venir.
La fracture spatio-temporelle, une barrière qui sépare les individus et les lieux ; semble destinée à être comblée grâce à une alliance inédite entre la réalité virtuelle (RV) et le « No Code ».
Cette convergence technologique offre des opportunités sans précédent pour transcender les limitations physiques et temporelles, ouvrant ainsi un nouveau chapitre dans l’histoire de la communication, de l’éducation et de la créativité.
L’urgence d’une plateforme « No Code » francophone
Malgré l’essor du « No Code » dans le monde anglophone, le monde francophone peine encore à bénéficier de plateformes adaptées. Cela entrave considérablement l’essor de cette révolution créative au sein du monde francophone et requiert une réponse urgente pour combler cette fracture numérique.
La langue est un élément fondamental dans la compréhension, l’apprentissage et l’expression des idées. Pour les francophones, l’utilisation d’une plateforme « No Code » en français permettrait une meilleure assimilation des concepts et une plus grande aisance dans l’exploration des fonctionnalités. Lorsque les créateurs peuvent travailler dans leur langue maternelle, ils sont plus à même de développer leur créativité et d’exprimer pleinement leur vision.
Une plateforme « No Code » en français permettrait de briser ces barrières et d’encourager davantage de créateurs à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, tout en stimulant l’innovation au sein de la communauté francophone.
L’éducation joue un rôle crucial dans l’apprentissage et la maîtrise des nouvelles technologies. En ayant une plateforme « No Code » en français, il serait plus facile d’intégrer cette technologie dans les programmes éducatifs francophones, des écoles secondaires aux universités. Cela permettrait aux étudiants francophones de développer des compétences numériques de pointe dès leur jeune âge, les préparant ainsi à une carrière dans l’économie numérique.
La révolution du « No Code » marque une étape importante dans l’évolution de la création numérique. En mettant l’accent sur l’éducation, cette révolution offre des opportunités infinies aux créateurs en herbe et aux professionnels du numérique.
Cette révolution promet de redéfinir la manière dont nous concevons, développons, et interagissons avec la technologie.
Cependant, pour que cette révolution soit véritablement inclusive et bénéfique pour tous, il est essentiel de tenir compte de l’aspect linguistique. La création d’une plateforme « No Code » francophone dédiée est impérative afin de faciliter l’accès à ces technologies à un plus grand nombre de créateurs. Certes, une association francophone liée au mouvement « No Code » a vu le jour en 2021 et regroupe 9000 membres, mais elle n’a pas encore développé sa propre plateforme.
En unissant nos efforts pour créer une plateforme « No Code » francophone et en mettant l’accent sur une approche inclusive, nous ouvrons la voie à une créativité sans limites et à une collaboration fructueuse au sein de la communauté francophone. Ensemble, nous pouvons façonner un avenir numérique dynamique, où l’expression et l’innovation ne connaissent pas de frontières linguistiques.
Ainsi, la révolution du « No Code » nous offre une opportunité unique de repousser les barrières traditionnelles et de créer un écosystème numérique riche, diversifié et accessible à tous les francophones, où l’imagination est la seule limite.
Ensemble, embrassons cette révolution créative et construisons un avenir numérique radieux pour tous.
Le Mémorandum Tunisie-Union Européenne : Coopération asymétrique ou véritable partenariat ?
Le Mémorandum Tunisie-Union Européenne : Coopération asymétrique ou véritable partenariat ?
Par
Jamel
BENJEMIA
Dans un monde de plus en plus interdépendant, les relations internationales jouent un rôle crucial dans le renforcement des liens entre pays et régions. Le Mémorandum signé entre la Tunisie et l’Union Européenne est un exemple éloquent de cette dynamique, suscitant un intérêt particulier en raison de sa nature asymétrique et des défis qu’il soulève.
Cet article explore les tenants et les aboutissants de l’art de la négociation internationale, les contours d’une relation asymétrique en faveur de la Tunisie, et l’influence des théories de la coopération dans les relations internationales. Il aborde également la notion du « gagnant-gagnant » dans ce contexte, tout en traitant d’autres aspects pertinents.
La négociation internationale est le processus par lequel des acteurs étatiques et non étatiques cherchent à parvenir à un accord sur des questions d’intérêt commun ou de conflit. Ces discussions peuvent couvrir divers domaines tels que le commerce, la sécurité, l’environnement, les droits de l’homme, et bien plus encore. Les participants incluent généralement des représentants gouvernementaux, des diplomates, des experts techniques, et des parties prenantes de la société civile.
Les intérêts en jeu sont souvent multiples et divergents. Chaque partie tente de maximiser ses avantages tout en minimisant les concessions accordées aux autres. Ces différences d’objectifs peuvent rendre les négociations difficiles et complexes.
L’asymétrie
L’asymétrie dans les négociations internationales se réfère aux déséquilibres de pouvoir, d’influence économique, politique et technologique entre les parties impliquées.
Ce déséquilibre représente un défi majeur pour les pays en voie de développement qui cherchent à renforcer leurs liens avec des partenaires plus puissants, comme en témoignent les exemples de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal lors de leur adhésion à l’Union Européenne, ainsi que le Mémorandum entre la Tunisie et l’Union Européenne. Pour surmonter ces défis, il est essentiel que les parties engagent un dialogue ouvert et inclusif, recherchent des solutions mutuellement bénéfiques et envisagent des mécanismes de soutien pour renforcer les capacités des pays en voie de développement lors de ces négociations complexes.
La quête du « gagnant-gagnant » peut sembler une utopie dans les relations internationales en raison des asymétries de pouvoir et d’intérêts entre les acteurs. Les nations, les organisations internationales et les entités régionales peuvent avoir des niveaux de pouvoir et d’influence très différents. Dans certaines situations, les intérêts nationaux peuvent entrer en conflit, et les pays peuvent être en concurrence les uns avec les autres pour atteindre leurs objectifs particuliers.
Dans de tels cas, trouver un équilibre bénéfique pour tous peut être difficile, voire impossible.
De plus, certains considèrent que la quête du « gagnant-gagnant » est naïve, en raison du concept du réalisme en relations internationales. Le réalisme est une approche qui considère que les Etats cherchent avant tout à maximiser leur propre puissance et à préserver leurs intérêts nationaux. Selon cette perspective, les Etats peuvent agir de manière égoïste et privilégier leurs propres avantages plutôt que de chercher des solutions équitables pour toutes les parties impliquées.
Cependant, malgré les défis, la quête du « gagnant-gagnant » demeure un objectif à poursuivre pour promouvoir la paix, la stabilité et le développement mondial. Les négociations internationales doivent continuer à chercher des moyens d’équilibrer les intérêts divergents et de parvenir à des accords mutuellement bénéfiques, même dans un contexte d’asymétrie des pouvoirs. Cela nécessite une volonté de compromis et une coopération constructive entre toutes les parties concernées, dans le but de créer un monde plus juste et harmonieux.
Le Mémorandum entre la Tunisie et l’Union Européenne
Le Mémorandum entre la Tunisie et l’Union Européenne signé le 16 juillet 2023 est un accord crucial visant à renforcer le partenariat économique et commercial entre les deux parties.
Cependant, il est important de souligner que cette relation doit être asymétrique, en faveur de la Tunisie, étant donné les difficultés qu’elle rencontre dans son processus de décollage économique. En effet, pour assurer un développement durable et inclusif de la Tunisie, un soutien substantiel est nécessaire, et c’est là que l’Union Européenne peut jouer un rôle décisif.
Un aspect essentiel de cet accord réside dans le soutien de l’Union Européenne à la stabilité macro-économique de la Tunisie. Elle s’engage à accompagner les efforts du pays pour stimuler la croissance économique grâce à des politiques appropriées et des réformes socio-économiques. Cette approche vise à établir un modèle de développement durable qui renforcera l’équilibre macro-économique du pays.
L’économie et le commerce constituent également un pilier majeur de cet accord. Les deux parties cherchent à renforcer leur coopération économique en encourageant les échanges commerciaux de biens et services. L’objectif est de créer un environnement favorable aux affaires, d’attirer les investissements et de muscler l’appareil productif tunisien.
Dans ce contexte, le partenariat se concentre sur plusieurs domaines clés tels que l’agriculture, l’économie circulaire, la transition numérique, le transport aérien, l’éducation et la transition énergétique verte. Ces secteurs offrent des opportunités de croissance pour la Tunisie et contribueront à son décollage économique.
La transition énergétique verte est particulièrement importante dans ce Mémorandum, compte tenu du potentiel de la Tunisie en matière d’énergies renouvelables. Ce partenariat permettra également de diversifier l’approvisionnement énergétique de l’Europe, réduisant ainsi la dépendance à l’égard de la Russie.
Le Mémorandum souligne également l’importance du rapprochement entre les peuples par le biais de la coopération scientifique, culturelle et technique. L’Union Européenne prévoit un soutien supplémentaire dans ces domaines, notamment en matière de formation technique et professionnelle pour renforcer les compétences de la main d’œuvre tunisienne et soutenir le développement économique à tous les niveaux du pays.
Les deux parties s’engagent à adopter une approche globale de la migration ; en mettant l’accent sur l’importance de la migration légale et la lutte contre l’immigration irrégulière. La Tunisie réaffirme sa position de ne pas être un pays d’accueil pour les migrants en situation irrégulière.
Dans l’ensemble, le Mémorandum entre la Tunisie et l’Union Européenne représente une étape significative dans le renforcement du partenariat économique et commercial entre les deux parties. Cependant, il est essentiel de veiller à ce que cette relation reste asymétrique, en faveur de la Tunisie, afin de soutenir durablement le développement du pays. Cela permettra de créer un environnement favorable à la croissance économique, à la stabilité et au bien-être de la population tunisienne.
Les imperfections
Le Mémorandum énonce des intentions et des objectifs, mais il pèche par un manque de détails concrets quant aux actions qui seront entreprises pour les réaliser.
De plus, les mécanismes de suivi et d’évaluation nécessaires pour mesurer la mise en œuvre et les résultats des actions entreprises ne sont pas clairement mentionnés dans le Mémorandum.
La gestion des flux migratoires et le respect des droits humains dans la mise en œuvre des différentes coopérations sont également des points qui manquent de précision dans l’accord. En l’absence de dispositions spécifiques sur le rapatriement des Tunisiens en situation irrégulière, après avoir épuisé tous les recours légitimes dans les pays européens, l’infra-droit avec son cortège de pratiques illégales pourra subsister et mettra en péril l’Etat de droit.
Il est donc crucial que les négociateurs et les parties prenantes accordent une attention particulière à ces détails lors de la rédaction d’accords internationaux. Une formulation claire et précise peut éviter des interprétations ambiguës, favoriser le respect des droits humains, et contribuer à des relations internationales constructives et durables entre les pays.
En effet, il est admis que les Mémorandums peuvent comporter des imperfections ou des lacunes potentielles.
Des formulations alambiquées peuvent entrainer des interprétations divergentes des dispositions de l’accord, compliquant ainsi sa mise en œuvre.
Pour éviter qu’un Mémorandum reste lettre morte, il est indispensable de prévoir des mesures concrètes pour sa mise en œuvre et des mécanismes de suivi et d’évaluation clairs pour mesurer l’efficacité et l’impact sur le long terme.
En cas de non-respect des engagements par l’une des parties, la confiance et la coopération entre celles-ci risquent d’être compromises, à moins qu’un organe de médiation prévu dans les statuts puisse intervenir pour résoudre les conflits éventuels. Pour éviter que l’accord ne soit en contradiction avec d’autres accords, obligations internationales ou constitutions nationales, une analyse minutieuse des implications juridiques est primordiale.
Il est important de reconnaître que les accords internationaux sont souvent le résultat de compromis entre différentes parties et peuvent être complexes en raison des multiples intérêts en jeu. Malgré les imperfections potentielles, ces accords jouent un rôle crucial dans la promotion de la coopération et de la stabilité internationales. Les parties peuvent travailler ensemble pour surmonter ces défis et œuvrer à améliorer la mise en œuvre et les résultats de l’accord au fil du temps. Ce faisant, elles pourront renforcer la coopération internationale et favoriser un développement durable et équitable pour toutes les parties concernées.
La négociation internationale est un processus complexe et multifacettes, essentiel pour aborder les défis mondiaux et promouvoir la coopération internationale. Cependant, ce processus est confronté à de nombreuses complexités, telles que les différences culturelles, les intérêts nationaux, la participation des acteurs non étatiques, ainsi que les déséquilibres de pouvoir entre les parties impliquées. Pour réussir dans ces négociations, les acteurs doivent faire preuve de flexibilité, de compréhension interculturelle et d’un engagement envers des solutions mutuellement bénéfiques. L’art de la négociation internationale réside dans la capacité à trouver un terrain d’entente malgré les défis, afin de bâtir des relations durables et constructives entre les nations.
Koffi Annan, l’ancien Secrétaire général des Nations Unies avait souligné que :
« La négociation internationale est l’art subtil de concilier les intérêts divergents pour atteindre un objectif commun »,
Henri Kissinger, l’ancien Secrétaire d’Etat des Etats Unis note que « le vrai succès de la diplomatie réside souvent dans ce qui a été évité que dans ce qui a été accompli ».
Ce n’est pas un hasard que le diplomate centenaire américain reprenne du service ces derniers jours pour essayer de débloquer la crise sino-américaine.
En somme, la négociation internationale est une démarche cruciale pour aborder les enjeux mondiaux et promouvoir la coopération entre nations. Malgré les différences culturelles, les intérêts nationaux, la participation d’acteurs non étatiques, et les asymétries de pouvoir, les négociateurs doivent persévérer dans leur quête de solutions équilibrées et durables. Cela permettra de sculpter un monde plus juste et harmonieux, où les pays peuvent travailler ensemble pour surmonter les défis communs et bâtir un avenir prospère pour tous.
Le Dinar numérique: La révolution financière tant attendue pour la Tunisie ?
Le Dinar numérique :
La révolution financière
tant attendue
pour
la
Tunisie ?
Par
Jamel
BENJEMIA
Dans un monde de plus en plus numérisé, l’innovation technologique joue un rôle essentiel dans la croissance économique. La Tunisie, pays en quête de prospérité, doit saisir les opportunités offertes par les avancées techniques afin de stimuler ses investissements et favoriser ses transactions économiques.
Le Gouverneur de la Banque Centrale Tunisienne a récemment affirmé que l’ouverture des comptes bancaires en devises étrangères aux résidents « ne se fera pas dans l’immédiat », tant que les niveaux des réserves en devises étrangères ne seront pas jugés satisfaisants.
Face à cette situation, l’introduction du « Dinar numérique » (eDinar) apparait comme une solution prometteuse pour propulser l’économie tunisienne vers de nouveaux horizons.
Cette monnaie numérique, soutenue par la Banque Centrale présente de nombreux avantages pour les transactions, l’épargne et le financement des infrastructures. Dans cet article, nous explorerons en détail les bénéfices d’une telle initiative et son impact potentiel sur l’économie tunisienne.
Contrairement aux cryptomonnaies décentralisées, le « Dinar Numérique » (eDinar) permettrait au gouvernement de maintenir la stabilité financière et de réguler l’économie nationale, évitant ainsi les fluctuations excessives des valeurs et les risques associés
Sécurité et transparence
En utilisant un « Dinar Numérique » (eDinar), les transactions pourraient bénéficier d’une sécurité renforcée et d’une plus grande transparence.
Grâce à la technologie de la « Blockchain », chaque transaction serait enregistrée de manière immuable, réduisant ainsi les risques de fraude et de corruption. De plus, la traçabilité des transactions favoriserait la transparence et renforcerait la confiance des acteurs économiques.
L’introduction d’un « Dinar Numérique » (eDinar) permettrait des transactions en temps réel, éliminant ainsi les délais et les frais associés aux transferts bancaires traditionnels. Les paiements pourraient être effectués instantanément, facilitant les échanges commerciaux et favorisant la croissance économique.
Cette rapidité des paiements améliorerait la vie quotidienne des entreprises et des startups tunisiennes qui seraient autorisées à détenir des comptes en « Dinar Numérique » (eDinar).
Le financement intelligent de l’économie
Permettre aux non-résidents d’ouvrir des comptes d’épargne en « Dinar Numérique » (eDinar) aurait un effet positif sur l’attractivité de la Tunisie.
Les travailleurs tunisiens de l’étranger pourraient bénéficier d’un taux d’intérêt attractif, ce qui stimulerait leur motivation à épargner. De plus, l’introduction d’un « Dinar Numérique » (eDinar) convertible peut aider la Tunisie à surmonter ses difficultés d’emprunt sur le marché international.
En offrant aux compagnies d’assurance mondiales la possibilité de souscrire à des plans d’épargne attrayants, avec un rendement garanti et des prélèvements faibles à la sortie, la Tunisie pourrait attirer des investissements pour des projets d’infrastructures d’envergure.
La monnaie numérique dans le monde
Il est indéniable que la monnaie numérique suscite des débats quant à sa capacité de transformer les équilibres économiques et financiers mondiaux.
Certains y voient un moyen de remettre en question le système monétaire international établi lors des accords de « Bretton Woods » en 1944, qui a donné au dollar américain une place centrale dans les transactions internationales. La monnaie numérique pourrait être perçue comme une alternative à ce système et une forme d’émergence d’une nouvelle hégémonie. En effet, les pays qui développent leurs propres monnaies numériques, telles que la Chine avec son « Yuan Numérique », cherchent à accroître leur influence économique et financière sur la scène mondiale.
Cependant, il est important de souligner que la transition vers une nouvelle forme d’hégémonie monétaire ne se fera pas sans défis et résistances.
Les monnaies numériques doivent séduire les investisseurs et prouver leur fiabilité, leur sécurité et leur acceptation par les opérateurs financiers influents.
Les régulateurs et les gouvernements joueront un rôle crucial dans la supervision de ces nouvelles formes de monnaie, afin de prévenir les risques liés à la stabilité financière, à la protection des données, au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme.
Il est important de souligner que la transition vers la monnaie numérique ne signifie pas nécessairement l’abandon des systèmes financiers traditionnels.
Il est plus probable que les monnaies numériques coexistent avec les devises fiduciaires, complétant ainsi la gamme des instruments monétaires plutôt que de les remplacer.
L’adoption d’une monnaie numérique en coexistence avec les instruments financiers traditionnels peut renforcer le proverbe populaire selon lequel : « il vaut mieux avoir deux fers au feu ».
Enfin de compte, la question de savoir si la monnaie numérique est un moyen de rompre les liens avec le système de « Bretton Woods » dépendra de son degré d’acceptation par les acteurs économiques et financiers, ainsi que des décisions politiques et réglementaires qui encadreront son utilisation.
Seul le temps nous dira quel rôle les monnaies numériques joueront dans la redéfinition de l’ordre monétaire international.
La révolution en marche
Ces dernières années, la notion de monnaie numérique a connu une expansion considérable dans le monde financier. Les projets de création de monnaies numériques de banques centrales se multiplient et sont devenus un sujet incontournable pour de nombreuses institutions d’émission.
Selon la Banque des Règlements Internationaux (BRI), « plus de 85% des Banques Centrales dans le monde travaillent ou ont l’intention de travailler sur un projet de monnaie numérique ».
Cette tendance marque un tournant majeur dans le paysage financier mondial et suscite de nombreuses réflexions sur les implications et les avantages de cette évolution.
Des exemples emblématiques de ces projets sont la monnaie numérique de la RiksBank, la Banque Centrale de Suède, et celle de la Banque Populaire de Chine (PBoC).
La RiksBank, en tant que plus ancienne banque centrale du monde, s’est intéressée très tôt à la monnaie numérique.
Quant à la PBoC, elle a lancé un ambitieux projet de monnaie numérique dès 2014, cherchant à créer un environnement technique entièrement nouveau et distinct des « Blockchains » existantes. La monnaie numérique chinoise (« Yuan Numérique ») est conçue comme un outil de concurrence face au dollar américain.
Il convient également de mentionner le projet BSN (Blockchain-based Service Network), lancé par le gouvernement chinois en 2020. Le BSN vise à construire un cadre mondial pour le déploiement et l’exploitation d’applications basées sur la technologie de la « Blockchain », sans l’utilisation de crypto-actifs. Ce projet stratégique s’inscrit dans la volonté de la Chine de devenir un acteur majeur de la technologie de la « Blockchain » à l’échelle mondiale.
Le fonctionnement du « Yuan Numérique » repose sur une structure à deux niveaux, dans laquelle la Banque Populaire de Chine(PBoC) est connectée aux banques commerciales, aux opérateurs de télécommunications et aux réseaux de paiement à grande échelle. Ces entités proposent ensuite l’e-CNY (« Yuan Numérique ») aux clients de détail.
La PBoC conserve le contrôle de l’émission, de l’infrastructure et de la supervision, tout en permettant l’accès à différents types d’intermédiaires, au-delà des institutions financières traditionnelles. L’e-CNY est disponible sous différentes formes, telles que les portefeuilles électroniques, des codes QR, des paiements NFC (Apple/Huawei/Samsung Pay) et des cartes bancaires. Il offre également la possibilité d’un double paiement hors ligne, permettant aux utilisateurs de transférer de l’argent même sans accès à internet ou à un compte bancaire. Cette fonctionnalité est rendue possible grâce à l’utilisation de liens de comptes faiblement couplés, assurant un niveau de confidentialité contrôlé.
Ce n’est pas une simple fantaisie
Avec la monnaie numérique, il est possible d’émettre des « Tokens » qui représentent des actifs financiers tels que des actions, des obligations ou des produits d’épargne. Ces « Tokens » peuvent être échangés et transférés de manière rapide et transparente via des plateformes de « Blockchain ». Les émetteurs ont ainsi la possibilité de créer des produits d’investissement numériques attrayants pour les investisseurs.
Le monde évolue à une vitesse fulgurante, et il est temps pour la Tunisie de se hisser au sommet de l’innovation financière. Le « Dinar Numérique » (eDinar) est une opportunité qui se présente à nous, une chance de transformer notre système monétaire et de nous positionner en tant que pionnier en Afrique dans cette ère numérique.
Observons comment les économies avancées embrassent le changement, adoptent les technologies émergentes et repensent leurs monnaies.
Le « Dinar Numérique » (eDinar) n’est pas une simple fantaisie, c’est un espoir qui pourrait révolutionner notre système financier, stimuler notre économie et renforcer la confiance des investisseurs.
Ne nous contentons pas de rester attachés à des méthodes dépassées du passé. Osons repenser notre monnaie, osons innover et créer un écosystème financier moderne qui réponde aux exigences du monde d’aujourd’hui.
La Tunisie ne peut pas se permettre de rester en marge de cette révolution numérique. Nous avons le potentiel, le talent et les ressources nécessaires pour être des acteurs majeurs dans ce domaine.
N’ayons pas peur du changement, mais soyons les architectes de notre propre destin.
La Tunisie mérite un avenir radieux, et le « Dinar Numérique » (eDinar) peut nous aider à le réaliser. Faisons preuve de courage, de créativité, de persévérance et de détermination.
Ensemble, nous ouvrirons les portes d’un avenir prospère et prometteur.
La "décivilisation" institutionnelle: Silencieuse, mais pernicieuse
La « décivilisation » institutionnelle : Silencieuse, mais pernicieuse
Par
Jamel
BENJEMIA
Dans la société française, un phénomène insidieux et pernicieux se profile à l’horizon, loin des projecteurs médiatiques et des discours populaires et populistes. Il s’agit de la décivilisation institutionnelle, une forme de dégradation silencieuse qui ne provient pas des actes commis par les personnes d’origine étrangère, mais plutôt des agissements des cols blancs faisant partie des institutions publiques ou privées. Cette réalité méconnue suscite des inquiétudes quant à l’érosion des principes fondamentaux de justice, d’égalité et de dignité humaine. Au-delà des stéréotypes et des préjugés, il est crucial de mettre en lumière cette problématique, afin de lutter contre ces injustices invisibles qui minent le tissu social et sapent les valeurs de la république française : égalité, fraternité et justice.
Dans notre rhétorique, une institution renvoie à une entité organisationnelle, qu’elle soit de nature publique ou privée, qui exerce des activités spécifiques et joue un rôle structurant au sein du paysage français.
L’omniprésence de la discrimination institutionnelle
La discrimination institutionnelle dans le domaine de l’emploi est un problème largement répandu et souvent méconnu.
Malgré les lois et les politiques visant à promouvoir l’égalité des chances, de nombreux demandeurs d’emploi se heurtent à des obstacles discriminatoires.
Les cas de candidats qualifiés envoyant des centaines de CV sans recevoir de réponse sont malheureusement fréquents.
Ces pratiques non seulement privent les individus de l’opportunité de travailler, mais elles perpétuent également des inégalités socio-économiques et contribuent à la marginalisation de certains groupes de la population.
Un maire d’une grande commune française suggère à un grand chef d’entreprise :
« Je ne vous demande pas de recruter mes administrés, mais simplement de les recevoir ».
Un grand groupe hôtelier français qui ne verse pas une obligation légale, à savoir la commission minimale garantie instituée par la loi Dutreil à une société mandataire, afin d’affamer le Gérant, est une attitude immorale et scandaleuse.
Les discriminations institutionnelles touchent aussi l’accès au logement, le système judiciaire et l’accès aux services publics.
Il est essentiel de reconnaitre et de dénoncer ces pratiques discriminantes qui sapent les fondements d’une société juste et égalitaire.
La discrimination institutionnelle ne peut être réduite à des simples incidents isolés ou à des actes individuels.
Elle est ancrée dans les structures, les politiques et les institutions elles-mêmes, ce qui la rend d’autant plus dangereuse et difficile à éliminer.
Lorsque les institutions chargées de garantir l’égalité et l’équité entre les individus deviennent des vecteurs de l’injustice et de la marginalisation, le tissu social se fragilise et le contrat social est rompu.
Les stéréotypes préconçus et les préjugés profondément enracinés jouent un rôle clé dans la discrimination. Ils influencent notre perception des autres, nourrissent les biais cognitifs et contribuent à maintenir les inégalités. Par exemple, les stéréotypes de genre peuvent restreindre les opportunités professionnelles des femmes, tandis que les stéréotypes raciaux peuvent engendrer des discriminations systémiques.
Les conséquences de la discrimination
La discrimination entraîne des conséquences profondes et néfastes sur les individus et la société dans son ensemble.
Les personnes discriminées font face à un stress constant, à une dégradation de leur estime de soi et à des problèmes de santé psychique.
L’accumulation des expériences discriminatoires peut engendrer un sentiment d’injustice, de colère et de frustration, affectant ainsi leur bien être global.
La discrimination mine les principes démocratiques fondamentaux tels que l’égalité des droits, la justice et la participation citoyenne. Lorsque certains groupes sont systématiquement exclus du processus décisionnel et des sphères de pouvoir, la démocratie devient tronquée et incomplète.
Des mesures concrètes doivent être prises pour combattre ces discriminations.
Ainsi toute violation d’une obligation légale doit être sanctionnée sévèrement.
Le pot de fer veut broyer le pot de terre. Encore des mois sans rémunération, en attendant le jugement du tribunal.
La fragilisation du système républicain
La décivilisation institutionnelle affaiblit le système républicain français en compromettant les principes démocratiques et les droits fondamentaux. Lorsqu’un groupe hôtelier refuse d’honorer une obligation légale qui représente le minimum vital instauré par la loi à un gérant d’origine maghrébine ou lorsqu’une commune rurale décide de doubler la taxe foncière à certains propriétaires, cela contredit les valeurs républicaines d’égalité et de non-discrimination. Ces pratiques discriminatoires fragilisent le système républicain dans son ensemble et met en péril les fondements sur lesquels repose la société française censée être fraternelle.
Les conséquences sur le tissu social
La décivilisation institutionnelle entraîne des répercussions profondes sur le tissu social. En créant des inégalités et des injustices systémiques, elle nourrit les tensions et les divisions au sein de la population. Les individus victimes de discrimination institutionnelle ressentent un sentiment d’exclusion, d’injustice et de frustration. De plus, la stigmatisation et la discrimination institutionnelle peuvent conduire à la formation de groupe communautaires isolés, fragmentant davantage la société et entravant le dialogue interculturel et intergénérationnel.
La nécessité d’une action concertée
Face à l’impact profond de la décivilisation sur le tissu social et le système républicain français, il devient impératif d’engager une action concertée pour remédier à cette situation préoccupante. Les pouvoirs publics, les institutions, la société civile et les citoyens doivent s’unir pour mettre en place des mesures efficaces de lutte contre la discrimination institutionnelle.
Tout d’abord, il est essentiel de renforcer le dispositif législatif pour combattre la discrimination sous toutes ses formes. Des lois strictes doivent être appliquées, assorties de sanctions dissuasives contre les auteurs de pratiques discriminatoires. Il est également nécessaire de sensibiliser le grand public aux droits fondamentaux et à l’importance de l’égalité en promouvant une éducation civique et sociale dès le plus jeune âge.
En parallèle, il convient de renforcer les mécanismes de contrôle et de surveillance des institutions afin de garantir leur conformité aux principes d’égalité et de justice. Des organes indépendants de surveillance doivent être mis place pour enquêter sur les cas de discrimination institutionnelle, sur les pactes de non-agression et de complaisance entre certains avocats et des grands groupes et veiller à ce que les victimes obtiennent réparation.
De plus, la promotion de la diversité et de l’inclusion doit être au cœur des politiques publiques. Il est crucial de créer un environnement où chaque individu, quelle que soit son origine, son sexe, sa religion ou sa condition, ait les mêmes opportunités et droits. Cela passe par la mise en place de programmes de sensibilisation, de formations et de mesures de discrimination positive visant à favoriser l’accès équitable aux emplois, à l’éducation et aux services publics.
Enfin, la mobilisation de la société civile est essentielle pour faire pression sur les décideurs politiques et les institutions. Les mouvements sociaux, les organisations non gouvernementales et les individus engagés doivent s’unir pour dénoncer les pratiques discriminatoires, promouvoir l’égalité et la justice, et encourager le dialogue et la coexistence harmonieuse.
La décivilisation institutionnelle constitue une menace silencieuse mais pernicieuse pour la société française. Les pratiques discriminantes qui se manifestent au sein des institutions sapent les valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité, et fragilisent le bien vivre-ensemble. Il est temps d’ouvrir les yeux sur cette réalité et d’agir collectivement pour mettre fin à ces injustices. Il incombe à chaque individu, à chaque institution et à la société française dans son ensemble de rejeter la discrimination institutionnelle et de promouvoir un environnement plus juste, équitable et respectueux du droit.
Mahatma Gandhi disait justement « la véritable mesure d’une société civilisée réside dans la manière dont elle traite les plus vulnérables parmi elle. »
Le grand défi des réformes inclusives
Le grand défi des réformes inclusives.
Par
Jamel
BENJEMIA
Dans un monde en perpétuelle évolution, les réformes sont primordiales pour assurer la croissance, la stabilité et le développement durable d’un pays.
Face aux défis économiques, politiques et sociaux, il est essentiel de reconnaître l’importance des réformes et d’adopter une approche proactive pour construire un avenir prospère.
Les réformes sont nécessaires pour répondre aux besoins changeants de nos sociétés en constante transformation. Que ce soit dans le domaine économique, politique, social ou environnemental, les réformes permettent d’adapter les structures, les politiques et les pratiques existantes pour relever les défis du présent et anticiper ceux de l’avenir.
Sur le plan économique, les réformes sont indispensables pour stimuler la croissance, favoriser l’innovation, attirer les investissements et créer des emplois.
Elles permettent de moderniser les secteurs productifs, d’améliorer la compétitivité, de favoriser l’entrepreneuriat et d’encourager l’ouverture aux marchés internationaux.
Du point de vue politique, les réformes visent à renforcer la démocratie, la transparence, l’état de droit et la bonne gouvernance. Elles garantissent la participation citoyenne, luttent contre la corruption, assurent l’égalité des droits sans discrimination et promeuvent les valeurs démocratiques.
Sur le plan social, les réformes sont nécessaires pour réduire les inégalités, améliorer l’accès à l’éducation, aux soins de santé et aux services sociaux, et promouvoir l’inclusion sociale. Elles contribuent à créer une société plus équitable, où chaque individu a la possibilité de réaliser son plein potentiel.
Les réformes en pratique
Mettre en œuvre des réformes efficaces nécessite une approche globale et bien planifiée. Cela implique d’identifier les domaines nécessitant des changements, de formuler des politiques et des stratégies appropriées, de mobiliser les ressources nécessaires, de combattre la bureaucratie et de mettre en place des mécanismes de suivi et d’évaluation.
Les réformes doivent être fondées sur des données probantes, une analyse approfondie et une consultation adéquate des parties prenantes. Elles doivent être menées de manière progressive, en tenant compte des spécificités et des besoins de chaque société.
Le déficit des entreprises publiques constitue un enjeu économique majeur pour un pays. Ces entreprises, souvent des monopoles ou des acteurs clés dans des secteurs stratégiques, peuvent accumuler d’importantes pertes financières au fil des années. Les raisons principales de ces déficits sont la mauvaise gestion, des pratiques inefficaces et des charges excessives.
Les conséquences néfastes du déficit des entreprises publiques sont multiples. Tout d’abord, cela met une pression considérable sur les finances publiques, obligeant l’Etat à combler les pertes, ce qui peut entraîner une augmentation de la dette publique. En outre, les déficits récurrents des entreprises publiques réduisent leur capacité à investir, à innover et à se développer, compromettant ainsi leur compétitivité sur les marchés nationaux et internationaux.
Le cercle vicieux du déficit des entreprises publiques est alimenté par plusieurs facteurs.
Les subventions gouvernementales visant à combler les pertes financières créent une dépendance et encouragent les pratiques inefficaces.
De plus, le manque de transparence et de responsabilité dans la gestion de ces entreprises facilite les abus et la corruption.
Pour rompre ce cercle vicieux, des mesures décisives doivent être prises. Tout d’abord, il est impératif de mener une réforme structurelle des entreprises publiques, en mettant l’accent sur une gestion rigoureuse, transparente et responsable. Cela implique la réduction des effectifs excessifs, la rationalisation des activités, l’amélioration de l’efficacité opérationnelle et la promotion d’une culture d’entreprise axée sur la performance et l’innovation.
De plus, il est crucial d’adopter une approche basée sur le marché, favorisant la concurrence et la libéralisation de certains secteurs.
Cela permettrait de stimuler l’efficacité, d’encourager l’investissement privé et de favoriser une concurrence saine et équitable, contribuant ainsi à réduire les déficits des entreprises publiques.
Parallèlement, il est essentiel de renforcer la supervision et la gouvernance des entreprises publiques. Des organes de régulation indépendants et compétents doivent être établis pour surveiller et évaluer les performances des entreprises, garantissant ainsi leur responsabilité et leur transparence.
Les distorsions des prix subventionnés
Les distorsions causées par les prix subventionnés sont également une problématique à prendre en compte. Lorsqu’un bien ou un service est subventionné, son prix est artificiellement réduit, créant une distorsion dans les mécanismes de marché.
En abaissant le prix en dessous du coût réel de production ou de fourniture, les subventions engendrent une demande artificielle qui n’est pas soutenable à long terme. Cela crée un déséquilibre entre l’offre et la demande, entraînant des pénuries, des files d’attente et des inefficacités dans l’allocation des ressources. De plus, les subventions peuvent fausser les incitations économiques, décourageant ainsi les producteurs de produire davantage en raison que l’Etat est un mauvais payeur.
Les prix subventionnés créent une opportunité pour les activités illégales, telles le marché noir et la contrebande. Lorsque des produits subventionnés sont vendus à des prix inférieurs dans d’autres pays limitrophes, cela incite les individus à s’engager dans des trafics afin de tirer profit de cette différence de prix. Ces trafics illégaux sapent les efforts visant à créer un marché équitable et à lutter contre la fraude et la corruption.
Pour sortir de cette aberration économique, il est nécessaire de remplacer les subventions directes sur les prix par des mécanismes de protection sociale ciblés, tels que des transferts de revenus directs, des mesures de soutien spécifiques au pouvoir d’achat. Ces approches permettent de soutenir les populations les plus vulnérables tout en évitant les distorsions économiques causées par les prix subventionnés.
Le déficit de la balance commerciale
Le déficit de la balance commerciale est une préoccupation économique majeure pour de nombreux pays. Lorsque les importations dépassent les exportations, cela crée un déséquilibre économique qui peut entraîner une dépendance excessive aux importations, une pression sur la devise nationale et des défis pour la croissance économique.
Il est important de soutenir les exportateurs en leur offrant des facilités administratives et des financements. Il est souvent souligné que « le produit tunisien est compétitif jusqu’au Port de Rades ». Cela met en évidence la nécessité de combattre la lenteur administrative et logistique.
Enfin, la diplomatie économique et les accords commerciaux internationaux peuvent jouer un rôle crucial dans l’ouverture de nouveaux marchés. En recherchant des partenariats stratégiques et en négociant des accords commerciaux équilibrés, les pays peuvent renforcer leurs opportunités d’exportation et accroitre leur compétitivité sur la scène internationale.
Il convient cependant de noter que certains accords commerciaux peuvent avoir des effets négatifs, comme en témoigne l’accord de 1995 avec l’Union Européenne qui aurait fait perdre 100 000 emplois industriels à la Tunisie selon la Banque Mondiale. Il est donc important de négocier des accords qui bénéficient réellement à l’économie nationale.
Il est également important de cibler les importations afin de réduire le déficit de la balance commerciale. Cela implique d’analyser minutieusement les importations et de prendre des mesures courageuses pour réduire la dépendance excessive aux produits importés.
Une première étape consiste à identifier les secteurs où les importations peuvent être remplacées par des productions nationales, tels que l’agriculture, l’industrie manufacturière ou les services, où des politiques de substitution des importations peuvent être mises en place.
Ensuite, il est important de promouvoir la production locale en fournissant un soutien aux entreprises nationales.
Enfin, il est essentiel de promouvoir une consommation responsable et durable. Encourager les citoyens à privilégier les produits locaux et à faire des choix éclairés en matière de consommation peut contribuer à réduire les importations superflues et à soutenir l’économie nationale.
Les réformes doivent être abordées de manière globale et holistique, en tenant compte des différents domaines d’intervention. Cela implique d’adopter une approche multidimensionnelle qui intègre des politiques économiques solides, des réformes institutionnelles, des mesures sociales inclusives et une gouvernance transparente.
Sur le plan économique, il est essentiel de promouvoir un environnement favorable à l’investissement, à l’innovation et à l’entrepreneuriat. Cela passe par la simplification des procédures administratives, la protection des droits de propriété intellectuelle et la promotion de la concurrence équitable.
Sur le plan politique, il est primordial de renforcer la démocratie, la transparence et l’état de droit.
Cela implique de garantir la liberté d’expression par l’abolition du décret-loi 54, et de promouvoir la participation citoyenne sans discrimination envers les double-nationaux. Il est également essentiel de renforcer les institutions démocratiques, telles que la Cour Constitutionnelle, les organes de contrôle et les mécanismes de reddition des comptes, pour assurer une gouvernance efficace et responsable.
Sur le plan social, il est crucial de réduire les inégalités et de promouvoir l’inclusion sociale. Cela passe par l’amélioration de l’accès à l’éducation de qualité, aux soins de santé, aux services sociaux et à l’emploi décent, car les « sociétés citoyennes coopératives » seront un mirage économique et un gouffre financier.
Enfin, une réforme de l’administration publique est nécessaire pour garantir son efficacité, sa transparence et sa responsabilité. Cela implique de moderniser les procédures, de renforcer les capacités des fonctionnaires, d’encourager l’utilisation des technologies de l’information et de promouvoir une culture du service public axée sur la satisfaction des citoyens.
Les réformes sont le moteur du progrès et de la transformation. Elles sont indispensables pour façonner un avenir meilleur, plus juste et plus prospère. En investissant dans les réformes économiques, politiques et sociales, nous pouvons surmonter les obstacles qui se dressent devant nous et construire des sociétés résilientes, dynamiques et inclusives. Il est temps de reconnaître l’urgence et l’importance des réformes, de sortir de la procrastination ambiante, de rompre avec la politique des « mesurettes » et de s’engager pleinement dans le processus des réformes. Ensemble, nous pouvons construire une Tunisie prospère, équitable et durable pour les générations futures.