Le prochain Krach boursier : une question de temps ?
Le prochain Krach boursier :
une question de temps ?
Par
Jamel
BENJEMIA
Actuellement, les marchés financiers mondiaux voient les valeurs liées à l’Intelligence Artificielle (IA), ainsi que les actions, les obligations et les actifs numériques, s’envoler.
Cependant, derrière cette apparente euphorie se cachent souvent les signes précurseurs d’une crise financière imminente.
Dans ce contexte, il est impératif d’élaborer un plan pour anticiper et gérer un éventuel krach boursier, afin de limiter ses conséquences dévastatrices sur l’économie mondiale.
Les signes avant-coureurs d’une bulle boursière sont de plus en plus évidents, avec une augmentation rapide des valorisations des actifs, souvent déconnectée des fondamentaux économiques.
Cette situation rappelle les précédents historiques, notamment la bulle internet des années 1990-2000, où l’euphorie spéculative a été suivie d’un effondrement brutal des marchés. Ainsi, une analyse approfondie des paramètres récents et des leçons tirées de l’histoire est essentielle pour évaluer les risques actuels et élaborer des stratégies d’atténuation appropriées.
Outre la spéculation excessive, l’endettement abyssal américain constitue un autre facteur de vulnérabilité pour l’économie mondiale.
Dans ce contexte, il est crucial de recommander aux banques centrales des politiques monétaires prudentes et des investissements productifs pour soutenir l’économie réelle et atténuer les risques systémiques.
Prémices d’une crise
L’observation des récentes fluctuations sur les marchés financiers mondiaux révèle une tendance inquiétante.
Cette hausse spectaculaire des prix des actions liées à l’Intelligence Artificielle (IA), combinée à un engouement spéculatif croissant, soulève des interrogations quant à la formation d’une bulle boursière susceptible d’éclater à tout moment.
Les signes précurseurs de cette bulle sont multiples et variés, allant de la montée en flèche des cours des actions sur les grandes places financières à l’essor des actifs numériques, en passant par la volatilité accrue sur les marchés obligataires.
La situation actuelle rappelle les précédents historiques, notamment la bulle internet des années 1990-2000, où l’optimisme démesuré des investisseurs a été suivi d’une correction brutale des marchés.
Tout comme à l’époque, les investisseurs sont en proie à une frénésie spéculative, attirés par les promesses de gains rapides et faciles. Cependant, cette exubérance irrationnelle est souvent déconnectée des réalités économiques, ce qui accroît le risque de retournement brutal des marchés.
Une autre source d’inquiétude réside dans la politique monétaire accommodante adoptée par de nombreuses banques centrales occidentales au cours des dernières années. Cette politique a maintenu les taux d’intérêt à des niveaux historiquement bas dans le but de stimuler la croissance économique.
Néanmoins, cette politique a incité certains gouvernements à contracter des dettes excessives, lesquelles devront inévitablement être remboursées à terme.
Cette approche a également alimenté la spéculation excessive et l’accumulation de dettes, exacerbant ainsi les risques de bulle financière.
Face à cette situation, il est impératif d’adopter une approche proactive pour anticiper et gérer un éventuel krach boursier. Cela nécessite une analyse minutieuse des risques actuels, ainsi que la mise en œuvre de mesures d’atténuation appropriées pour limiter les dommages potentiels sur l’économie mondiale.
Comparaison historique
Pour mieux appréhender les risques actuels sur les marchés financiers, il est instructif d’examiner les précédents historiques, en particulier la bulle internet des années 1990-2000. À cette époque, l’engouement pour les actions technologiques avait atteint des sommets sans précédent, propulsé par l’émergence de l’internet et les promesses de croissance exponentielle. Les investisseurs étaient convaincus que les nouvelles technologies révolutionneraient l’économie et créeraient de nouvelles opportunités d’investissement.
Comme l’a souligné Robert Solow dans une citation célèbre en juillet 1987 dans un article du New York Times, « on peut voir les ordinateurs partout sauf dans les statistiques de productivité ».
Cependant, cette exubérance irrationnelle a rapidement cédé la place à la réalité lorsque la bulle Internet a éclaté au tournant du millénaire, entraînant des pertes massives pour de nombreux investisseurs.
Dans un contexte similaire, l’évolution actuelle de l’Intelligence Artificielle (IA) et des cryptomonnaies présente des parallèles intéressants avec la bulle internet de l’époque, l’Intelligence Artificielle (IA) est perçue comme une technologie révolutionnaire avec le potentiel de transformer radicalement divers secteurs de l’économie. Les investisseurs sont attirés par les promesses de croissance exponentielle et de gains substantiels découlant de l’adoption généralisée de l’Intelligence Artificielle (IA).
De même, les cryptomonnaies ont suscité un engouement comparable, avec des investisseurs enthousiastes cherchant à tirer profit de la montée en puissance de ces actifs numériques décentralisés. La spéculation entourant les cryptomonnaies, tout comme celle observée lors de la bulle internet, entraîne une augmentation rapide des valorisations, souvent déconnectées des fondamentaux sous-jacents.
Cependant, tout comme la bulle internet des années 1990-2000, ces tendances spéculatives pourraient se heurter à la réalité et entraîner un effondrement brutal des prix.
Les investisseurs pourraient alors subir des pertes importantes, tandis que les marchés financiers pourraient connaître une période de turbulence prolongée.
Il est donc essentiel de tirer des leçons de l’histoire et d’adopter une approche prudente vis-à-vis de l’engouement actuel pour l’Intelligence Artificielle (IA) et les cryptomonnaies.
Une évaluation réaliste des perspectives de croissance et des risques associés est nécessaire pour éviter une répétition des erreurs passées et pour assurer une gestion plus saine des investissements dans ces domaines.
La dette et le retour de l’inflation
La flambée de la dette mondiale suscite de vives inquiétudes dans le paysage financier actuel, soulignant la croissante dépendance des économies mondiales à l’égard de l’endettement pour favoriser la croissance. À la clôture de l’année 2023, la dette américaine avait franchi un seuil record de 34598 milliards de dollars, révélant non seulement les défis internes aux Etats-Unis, mais aussi l’impact indirect sur d’autres économies. Cela se manifeste par les tergiversations du FMI à accorder 2 milliards de dollars à la Tunisie, assorties de conditions jugées excessives.
Cette expansion massive de la dette comporte des risques significatifs, notamment celui de provoquer un retour de l’inflation. Les politiques monétaires accommodantes mises en œuvre par de nombreuses banques centrales occidentales ont maintenu les taux d’intérêt à des niveaux historiquement bas, ce qui a facilité l’endettement excessif.
Cependant, cette politique peut également provoquer une accélération de l’inflation. Une inflation plus élevée réduirait le pouvoir d’achat des consommateurs, entraînant une baisse de la demande de biens et de services, susceptible de plonger les économies dans une récession.
De plus, l’inflation pourrait conduire à une augmentation des taux d’intérêt, alors que les banques centrales cherchent à contenir la hausse des prix, ce qui rendait l’emprunt plus couteux et pourrait peser sur la croissance économique ainsi que sur les finances publiques déjà fragiles.
Face à cette menace potentielle, il est impératif pour les décideurs politiques de prendre des mesures pour maîtriser la dette et contenir l’inflation. Cela pourrait impliquer une réduction des déficits budgétaires, une normalisation progressive de la politique monétaire et des réformes structurelles visant à stimuler la croissance économique et à renforcer la résilience financière.
Les banques centrales et les gouvernements doivent coordonner leurs efforts pour mettre en œuvre une politique monétaire différenciée, adaptée aux secteurs où le potentiel de rendement sur investissement est le plus prometteur. Cette approche permettrait une progression graduelle vers des taux d’intérêt plus élevés là où la croissance économique est robuste, tandis qu’elle maintiendrait des conditions accommodantes dans des secteurs porteurs nécessitant un soutien supplémentaire pour s’épanouir.
En parallèle, une communication transparente et cohérente de la part des banques centrales est essentielle pour apaiser les incertitudes du marché financier.
Cependant, au sein de cette stratégie économique, il est crucial de favoriser l’investissement productif pour stimuler la croissance durable de l’économie réelle. Les banques centrales doivent opérer une transition audacieuse, passant d’une posture défensive à une attitude offensive en faveur de la croissance.
Enfin, dans un effort de coopération internationale, les banques centrales devraient unir leurs forces pour prévenir les déséquilibres sur la scène financière mondiale.
En harmonisant ces recommandations, les banques centrales pourraient diriger avec assurance l’économie mondiale vers des horizons plus stables et prospères.
Il est essentiel de rappeler que les banques centrales ne sont pas limitées à choisir entre l’austérité et les politiques monétaires très accommodantes. Un troisième choix crucial réside dans l’orientation vers l’investissement productif dans des secteurs porteurs tels que les énergies renouvelables.
En privilégiant cet axe, elles peuvent contribuer à rétablir le cercle vertueux de l’économie, favorisant ainsi la croissance durable et la résilience face aux défis contemporains, tout en évitant le prochain krach boursier.
En économie, cela signifie oser prendre des initiatives créatives et entreprendre des actions audacieuses pour insuffler un vent de changement et débloquer de nouveaux horizons de prospérité.
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