Quand on naît de l'autre côté de la barrière...
Travail des enfants : Quand on naît de l’autre côté de la barrière…
Par
Jamel
BENJEMIA
Le travail des enfants, cette tragédie qui persiste encore de nos jours, trouve ses racines dans un enchevêtrement complexe de causes. Tel un sombre réseau tissé par les fils de l’injustice, il est alimenté par des facteurs économiques, sociaux et culturels qui le maintiennent solidement en place. Plongeons au cœur de ces causes profondes qui privent tant d’enfants de leur enfance et leurs rêves.
La première cause, telle une ombre menaçante, est la pauvreté. Dans les coins les plus obscurs de notre monde, les familles démunies sont contraintes, parfois à contrecœur, d’envoyer leurs enfants au travail. Les cris de leurs ventres affamés les poussent à sacrifier leur innocence, à échanger leurs jouets contre des outils de travail, afin de subvenir aux besoins vitaux. L’absence d’opportunités économiques décentes les condamne à cette triste réalité.
Un autre maillon de cette sombre chaîne est le manque d’accès à l’éducation. Une éducation de qualité, une source de lumière qui éclaire le chemin vers un avenir meilleur, est malheureusement hors de portée pour de nombreux enfants. Les portes des écoles leur sont fermées, les laissant dans les ténèbres de l’ignorance. Sans cet éclairage, ils se retrouvent pris au piège d’un destin précaire, sans issue, où le travail précoce est leur unique horizon.
Le troisième maudit pilier est le manque de protection sociale. Les filets de sécurité si essentiels pour préserver la dignité humaine font cruellement défaut. Les familles démunies, dépourvues de tout soutien, sont abandonnées à leur triste sort. Dans cette lutte pour survivre, les enfants sont forcés d’emprunter les sentiers tortueux du travail, se transformant en petites machines humaines au service de la survie familiale.
Les liens qui les retiennent captifs se renforcent avec la discrimination et les inégalités. Les filles, ces précieuses anges au destin souvent entravé, sont les premières victimes. Ecrasées par des normes culturelles restrictives, elles sont souvent exclues de l’éducation, poussées vers des travaux domestiques épuisants ou entraînées dans des labyrinthes sombres où l’exploitation est leur unique compagnon.
Les tragédies mondiales, qu’elles soient des conflits armés déchirant des nations ou des crises humanitaires dévastatrices, ne font qu’aggraver la situation. Les enfants, déjà fragilisés, sont jetés dans le tourbillon du chaos.
Les écoles réduites en cendres, les infrastructures détruites, les familles déchirées, ils se retrouvent pris dans une spirale infernale où le travail devient leur unique bouée de sauvetage.
Le dernier volet de cette macabre symphonie est l’absence de législation adéquate et d’application effective des lois. Des mots gravés sur des parchemins, des promesses vaines qui restent lettre morte, et des contrats signés d’une manière léonine. Les employeurs sans scrupules profitent de l’impunité offerte par ce vide juridique pour exploiter les enfants en toute impunité. Leurs droits fondamentaux sont bafoués, tandis que les lois censées les protéger restent des coquilles vides.
Les autorités, dépassées par l’ampleur du problème ou corrompues par des intérêts néfastes, ferment les yeux sur cette réalité insoutenable.
Pour une approche globale
et coordonnée
L’élimination du travail des enfants nécessite une approche globale et coordonnée.
Des initiatives nationales et internationales émergent pour mettre fin à ce fléau. Des conventions, des protocoles et des traités sont signés, appelant à une action concertée pour éradiquer le travail des enfants.
Un exemple de réussite notable dans la lutte contre le travail des enfants est la campagne « Rugmark » en Inde et au Népal, lancée par l’ONG GoodWeave International. Cette campagne vise à éliminer le travail des enfants dans l’industrie du tapis en garantissant que les tapis certifiés « Rugmark » sont fabriqués sans travail des enfants. Grâce à des inspections rigoureuses et à des programmes de réhabilitation, la campagne a réussi à réduire considérablement le nombre d’enfants exploités dans cette industrie et à améliorer les conditions de travail.
Un autre exemple de réussite est l’initiative « CocoaAction » mise en œuvre par l’International Cocoa Initiative (ICI) en collaboration avec l’industrie du cacao. Cette initiative vise à éliminer le travail des enfants dans les plantations de cacao en Afrique de l’Ouest. Grâce à des programmes de sensibilisation, de formation et de développement communautaire, l’initiative a contribué à réduire le nombre d’enfants travaillant dans les plantations de cacao et à améliorer les conditions de vie des communautés.
Les nations du monde ont compris qu’une action concertée était nécessaire pour protéger les droits des enfants et leur offrir un avenir meilleur.
Les initiatives internationales ont émergé, portées par une conviction commune que chaque enfant a le droit inaliénable de grandir dans un environnement sain, exempt de travail forcé et d’exploitation.
L’une des initiatives les plus notables est celle de l’Organisation Internationale du Travail (OIT). L’OIT a joué un rôle central dans la lutte contre le travail des enfants en développant des normes internationales du travail, en élaborant des conventions et en coordonnant les efforts des pays membres. Parmi les instruments les plus significatifs figurent la « Convention n° 182 » de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants, adoptée en 1999. Cette convention a été un catalyseur pour les actions nationales et internationales visant à éliminer les formes les plus dangereuses et les plus exploiteuses de travail des enfants.
Une autre initiative majeure est celle de l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance), qui se consacre à la protection des droits de l’enfant dans le monde entier. L’UNICEF travaille en étroite collaboration avec les gouvernements, les organisations non gouvernementales (ONG) et d’autres partenaires pour mettre fin au travail des enfants. Elle joue un rôle crucial en matière de plaidoyer, de sensibilisation et de renforcement des capacités des pays pour lutter contre cette pratique. L’UNICEF œuvre également pour promouvoir l’éducation de qualité, car l’accès à l’éducation est l’un des moyens les plus efficaces de prévenir le travail des enfants et de briser le cycle de pauvreté.
Parallèlement à ces initiatives institutionnelles, de nombreuses ONG jouent un rôle clé dans la lutte contre le travail des enfants. Ces organisations, souvent en première ligne sur le terrain, travaillent sans relâche pour identifier et protéger les enfants vulnérables, sensibiliser les communautés, plaider en faveur de politiques et de lois protectrices, et offrir des programmes de réhabilitation et de réinsertion. Leur travail est d’une importance vitale, car elles apportent un soutien concret aux enfants qui ont été victimes de travail forcé, leur offrant un espace sûr, une éducation et des opportunités pour reconstruire leur vie, dans un environnement parfois hostile et dominé par des groupements religieux rétrogrades.
Les initiatives internationales dans la lutte contre le travail des enfants ne se limitent pas à la sensibilisation et à la législation.
Elles visent également à promouvoir le développement économique et social durable. Ces initiatives reconnaissent que la pauvreté et les inégalités économiques sont des facteurs clés qui contribuent au travail des enfants. Ainsi, elles cherchent à renforcer les systèmes économiques et sociaux pour offrir des opportunités économiques décentes aux adultes, réduire la pauvreté et créer des filets de sécurité sociale pour les familles les plus vulnérables.
De plus, les initiatives internationales encouragent la coopération entre les pays afin de lutter contre le travail des enfants à l’échelle mondiale. Des programmes de partage de bonnes pratiques, de formation et d’échange d’informations sont mis en place pour renforcer les capacités des gouvernements à mettre en œuvre des politiques efficaces de prévention et d’élimination du travail des enfants.
« Alliance 8.7 »
Un exemple concret de réussite dans la lutte contre le travail des enfants est l’initiative mondiale « Alliance 8.7 ». Cette alliance, lancée en 2016, réunit des gouvernements, des organisations internationales, des entreprises, des syndicats et des organisations de la société civile pour accélérer les efforts à atteindre « l’objectif 8.7 » des « Objectifs de Développement Durable » (ODD) des Nations Unies, qui vise à éliminer le travail des enfants d’ici 2025 et à mettre fin à toutes les formes de travail forcé et de traite des êtres humains.
Malgré ces initiatives et les progrès réalisés, de nombreux défis persistent dans la lutte contre le travail des enfants. Des lacunes dans la législation et l’application des lois, la faible sensibilisation, la corruption, la pauvreté persistante et les situations de conflit armé rendent la tâche difficile. De plus, les nouvelles formes d’exploitation, telles que le travail des enfants dans les plateformes d’approvisionnement mondiales, nécessitent une vigilance accrue et une coopération internationale renforcée.
Il est primordial de continuer à soutenir et à renforcer ces initiatives internationales dans la lutte contre le travail des enfants. Cela nécessite une volonté politique et des investissements soutenus pour mettre en œuvre des politiques et des programmes efficaces.
La lutte contre le travail des enfants est un impératif moral et une responsabilité collective. En unissant nos efforts, en investissant dans l’éducation, en créant des perspectives économiques respectables et en renforçant les mécanismes de protection de l’enfance, nous pouvons bâtir un monde où chaque enfant peut s’épanouir, grandir en sécurité et réaliser son plein potentiel. En unissant nos voix, nos actions et nos esprits, nous tricoterons un tissu social solide, tissé de compassion, de justice et de détermination. Que notre engagement inflexible envers les droits des enfants brille comme un phare d’espoir, illuminant le chemin vers un destin où le travail des enfants sera relégué aux pages sombres et oubliées de notre histoire commune. C’est notre devoir sacré de protéger, d’élever et de donner à chaque enfant les ailes de l’enfance, afin que tous les enfants de la planète puissent s’envoler vers des horizons de liberté et de bonheur.
La magie de la métamorphose !
Produits recyclés (ou extraits) transformés en trésors : La magie de la métamorphose !
Par
Jamel
BENJEMIA
Dans notre vie quotidienne, de nombreux processus de transformation nous entourent, offrant des opportunités de récupération de substances précieuses. Que ce soit pour préserver les ressources naturelles, réduire les déchets ou promouvoir le développement durable, ces procédés sont essentiels pour façonner un avenir plus respectueux de l’environnement.
Ces processus de transformation sont le résultat d’années de recherche et de développement technologique, mettant en évidence notre capacité à innover et à trouver des solutions durables.
En explorant dans cet article quelques exemples captivants, nous prenons conscience de l’importance de la préservation des ressources et de l’utilisation responsable des matériaux.
Saviez-vous que l’urée contient de précieux atomes d’azote nécessaires à la croissance des plantes ?
Des usines de transformations spécialisées utilisent des procédés chimiques sophistiqués pour extraire l’azote de l’urée et le transformer en une forme directement utilisable par les cultures. Cette récupération de l’azote permet de réduire la dépendance aux engrais synthétiques et de favoriser une agriculture plus durable
Le phosphore
Le phosphore est un élément essentiel à la croissance des plantes et à la fertilité des sols. Cependant, les gisements naturels de phosphore s’épuisent progressivement. C’est là qu’intervient le processus d’extraction du phosphore à partir de roches phosphatées. Des techniques avancées permettent d’extraire ce précieux nutriment et de le convertir en fertilisants adaptés aux besoins des cultures. La récupération du phosphore contribue à préserver cette ressource vitale et à promouvoir une utilisation responsable des engrais.
L’hydrogène
L’hydrogène est souvent considéré comme l’un des carburants du futur en raison de ses caractéristiques écologiques et sa polyvalence. Des procédés de production tels que l’électrolyse de l’eau permettent d’extraire l’hydrogène et de le transformer en une source d’énergie propre. Cette transformation offre de nombreuses possibilités, allant des véhicules à hydrogène à l’alimentation des piles à combustible pour produire de l’électricité sans émissions de carbone. L’extraction de l’hydrogène ouvre la voie à une ère énergétique plus durable et respectueuse de l’environnement.
Diverses méthodes se déploient pour extraire l’hydrogène vert, en dehors de l’électrolyse de l’eau : le reformatage du méthane, la pyrolyse de la biomasse, la photosynthèse artificielle, et la thermolyse de l’eau.
Pour la pyrolyse de la biomasse. C’est une méthode qui consiste à chauffer la matière organique (tels que les déchets agricoles, les résidus forestiers ou les cultures dites énergétiques : canne à sucre, maïs, colza, tournesol, miscanthus et le saule) en l’absence d’oxygène. Ce processus produit un mélange de gaz, de liquides et de charbon de bois. Le gaz résultant de la pyrolyse, appelé « Syngaz », est composé d’hydrogène, de monoxyde de carbone, de dioxyde de carbone et de traces d’autres composés.
L’hydrogène peut ensuite être séparé et purifié pour une utilisation ultérieure.
La silice
La silice est un minéral abondant et polyvalent utilisé dans de nombreux domaines, notamment la fabrication du verre, des céramiques et des produits électroniques. Son extraction à partir de sources naturelles, comme le sable de silice, nécessite des procédés de purification et de transformation pour obtenir une silice de haute qualité. Des technologies avancées permettent d’éliminer les impuretés et de créer des matériaux précieux utilisés dans l’industrie. La récupération de la silice contribue à réduire la dépendance aux ressources naturelles limitées et à encourager une utilisation durable des matériaux.
Au cœur des paysages arides et désertiques, là où les rayons brûlants du soleil réchauffent le sable, se trouve une ressource abondante et souvent négligée : le sable solaire.
Ce sable, riche en silice, peut être utilisé comme matière première pour produire du silicium, un élément clé dans la fabrication de panneaux solaires.
Les procédés de purification et de transformation permettent d’extraire la silice du sable solaire et de la convertir en lingots de silicium utilisés dans l’industrie photovoltaïque. Cette approche offre une double opportunité : exploiter une ressource disponible localement tout en favorisant la transition vers une énergie renouvelable.
Le plastique
Le plastique est un matériau omniprésent dans notre société, mais sa gestion pose des défis environnementaux majeurs en raison de sa durabilité et de sa lente dégradation. Cependant, des initiatives de recyclage du plastique permettent de donner une seconde vie à ce matériau. Les procédés de recyclage du plastique impliquent le tri, la fusion et la transformation des déchets plastiques en granulés qui peuvent être utilisés pour fabriquer de nouveaux produits en plastique. En recyclant le plastique, nous réduisons la dépendance aux matières premières vierges, limitons les déchets et contribuons à la préservation de l’environnement.
Le verre
Le verre est un matériau recyclable à l’infini, mais il est souvent mal valorisé. Le recyclage du verre permet d’économiser de l’énergie et des ressources naturelles, tout en réduisant la quantité de déchets envoyés en décharge. Les procédés de transformation du verre recyclé impliquent la collecte, le tri, la fusion et la refonte du verre usagé pour en faire de nouveaux produits en verre. Cela contribue à préserver les ressources et à réduire l’empreinte environnementale de l’industrie du verre.
Les déchets électroniques
Les déchets électroniques, tels que les ordinateurs, les téléphones portables et les appareils électroniques obsolètes, posent un défi croissant en matière de gestion des déchets. Ces déchets contiennent souvent des matériaux précieux tels que l’or, l’argent, le cuivre et le palladium, qui peuvent être récupérés et réutilisés. Des processus de recyclage sophistiqués permettent d’extraire ces métaux précieux des déchets électroniques, contribuant ainsi à la conservation des ressources naturelles et à la réduction de la pollution.
Le Phosphogypse
Le Phosphogypse est un sous-produit polluant issu du traitement du phosphate. C’est un déchet solide qui contient des résidus de phosphore, de gypse et d’autres impuretés.
Le phosphogypse présente des défis environnementaux en raison de sa teneur élevée en métaux lourds et de sa nature acide, qui peuvent contaminer les sols et les eaux environnantes s’ils ne sont pas correctement gérés. Grâce aux avancées technologiques dans le domaine de la transformation des matériaux, des solutions innovantes ont été développées pour valoriser le phosphogypse.
Une méthode couramment utilisée est le processus de stabilisation du phosphogypse, qui consiste à mélanger le phosphogypse avec d’autres matériaux, tels que des liants et des agents neutralisants, pour neutraliser son PH acide et réduire sa solubilité.
En Tunisie, des ingénieurs ont développé un ciment novateur à partir du phosphogypse stabilisé, qui présente des propriétés révolutionnaires.
Cette innovation repose sur la découverte d’un processus de séchage ultra-rapide, permettant au ciment à base de phosphogypse de durcir en seulement deux heures. Cette prouesse technique ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine de la construction.
Comparé aux ciments traditionnels, le ciment à base de phosphogypse présente de nombreux avantages. En plus de sa rapidité de séchage, il se distingue par sa résistance et sa durabilité. Les tests réalisés ont démontré sa capacité à supporter des contraintes mécaniques élevées, garantissant ainsi la solidité des structures construites avec ce matériau novateur.
En outre, l’utilisation du phosphogypse dans la fabrication de ce ciment constitue une solution écologique et économique. En valorisant un sous-produit industriel, cette innovation permet de réduire les déchets et la pollution. De plus, le coût de production est également plus faible, offrant ainsi une alternative plus abordable sur le marché de la construction.
Au-delà de ses performances remarquables, l’utilisation du phosphogypse dans la construction a également été illustrée par une anecdote historique qui souligne la confiance et la détermination des ingénieurs tunisiens dans leur invention.
Lors des essais, un pont a été construit et le convoi présidentiel de l’ancien dirigeant tunisien, Ben Ali, a été invité à le traverser seulement deux heures après sa construction, selon l’information rapportée par le conseiller financier Adnen Ben Salah.
Cette anecdote témoigne de la volonté des Tunisiens de repousser les limites, de promouvoir l’innovation et de contribuer à la croissance économique du pays.
Récemment, une chercheuse et docteure en chimie tunisienne, Nabawiya Al-Mashi, a réussi à valoriser le phosphogypse en le transformant en briques de construction.
Ces briques, témoignages de l’ingéniosité, s’emboitent comme des pièces de « LEGO ».
Ces briques se distinguent par leur robustesse inébranlable. Elles supportent vaillamment les charges qui leur sont imposées, résistant avec courage aux épreuves que le destin leur réserve.
Mais ces briques ne se limitent pas à être des simples remparts contre les forces extérieures. Elles possèdent un pouvoir d’isolation thermique, préservant avec diligence la chaleur bienfaisante des foyers. En hiver, elles enveloppent les habitations d’un manteau protecteur, préservant les douces effluves du foyer des morsures du froid. En été, elles conservent la fraicheur précieuse, offrant un refuge à ceux qui cherchent l’ombre et la quiétude.
Ces briques jouent également un rôle important dans l’acoustique. Elles deviennent les gardiennes du silence, réduisant les bruits du monde extérieur à de lointains échos. À l’intérieur de ces murs, la sérénité trouve sa demeure, les pensées s’apaisent et les mots se chuchotent avec respect.
Alors la prochaine fois que vous rencontrerez un produit novateur, souvenez-vous de l’histoire fascinante qui se cache derrière ces processus de transformations. Célébrez la magie de la récupération et de la métamorphose qui nous entoure, et soyons inspirés pour continuer à développer des solutions innovantes et durables dans tous les aspects de notre vie quotidienne.
La nature est un maître silencieux qui nous enseigne l’art de l’adaptation. Observons-la attentivement, apprenons de sa sagesse millénaire et repensons notre relation avec elle. Car dans sa diversité infinie, elle nous offre d’innombrables leçons sur la résilience, l’équilibre et l’harmonie.
Monnaie commune pour le Maghreb: Techniquement faisable, politiquement, une chimère.
Monnaie commune pour le Maghreb :
Techniquement faisable,
politiquement, une chimère.
Par
Jamel
BENJEMIA
L’adoption d’une monnaie commune par les pays maghrébins est une idée qui suscite de plus en plus d’intérêt dans la région. Cette initiative pourrait offrir de nombreux avantages potentiels, tels que faciliter les échanges commerciaux, renforcer l’intégration économique et promouvoir une identité régionale commune. Cependant, elle soulève également des défis majeurs liés à la convergence économique, à la souveraineté monétaire et à la gestion du système.
L’adoption d’une monnaie commune dans les pays maghrébins pourrait favoriser la croissance économique en facilitant les échanges commerciaux et en réduisant les coûts de transaction.
Une monnaie commune éliminerait les problèmes de taux de change et de conversion, simplifiant ainsi les transactions commerciales et stimulant le commerce régional.
Les entreprises pourraient bénéficier de marchés plus larges et d’une plus grande stabilité monétaire, ce qui encouragerait les investissements et la création d’emplois dans la région.
Intégration régionale renforcée
Une monnaie commune pourrait être un catalyseur pour une plus grande intégration économique et politique au sein des pays maghrébins. En unifiant leurs systèmes monétaires, les pays membres pourraient coordonner leurs politiques économiques, fiscales et budgétaires. Cela pourrait mener à une harmonisation des réglementations et à une meilleure coordination dans les domaines clés tels que les infrastructures, l’énergie, les transports, et les prix des produits de première nécessité évitant ainsi les trafics transfrontaliers.
L’intégration régionale renforcée permettrait de relever ensemble les défis économiques et sociaux communs et d’améliorer la compétitivité de la région sur la scène mondiale.
L’adoption d’une monnaie commune pourrait apporter une stabilité monétaire accrue aux pays maghrébins. En évitant les fluctuations des taux de change, les pays membres seraient moins vulnérables aux chocs économiques externes.
Cela renforcerait la confiance des investisseurs et des acteurs économiques, favorisant ainsi les investissements directs étrangers (IDE) et le développement économique.
Une monnaie commune renforcerait également le sentiment d’appartenance régionale, cimentant ainsi la cohésion et la solidarité entre les pays membres.
Défis à relever
L’adoption d’une monnaie commune nécessite une préparation minutieuse et la résolution de nombreux défis. Les pays maghrébins doivent travailler à la convergence de leurs politiques économiques et à l’harmonisation de leurs cadres législatifs et réglementaires. La gestion du système monétaire commun impliquera la création d’institutions régionales solides et transparentes pour superviser et réguler la monnaie commune.
Des mécanismes de surveillance et de régulation appropriés doivent être établis pour maintenir la stabilité monétaire et éviter les déséquilibres.
Une communication et une sensibilisation efficaces auprès des citoyens et des acteurs économiques sont essentielles pour susciter l’acceptation et la confiance dans la nouvelle monnaie commune.
L’adoption d’une monnaie commune dans les pays maghrébins sera confrontée à des obstacles politiques et économiques. Des différences politiques entre les pays membres peuvent rendre la coordination complexe mais surmontable. Des efforts diplomatiques et une volonté solide seront nécessaires pour résoudre les divergences et garantir une convergence économique durable. La gestion de l’inflation, la maîtrise des finances publiques et la protection contre les chocs externes devront être abordées de manière concertée.
Exemples de monnaies communes
Parmi les pays membres de l’Union européenne, 19 ont adopté l’euro comme leur monnaie officielle, formant ainsi la Zone Euro. Ces pays utilisent l’euro comme une monnaie unique, ce qui signifie qu’ils ont abandonné leur ancienne monnaie nationale et ont adopté l’euro pour toutes les transactions économiques.
Les autres pays membres de l’Union européenne qui n’ont pas encore adopté l’euro utilisent toujours leur propre monnaie nationale, mais ils peuvent également accepter l’euro pour les transactions internationales. Dans ce contexte, l’euro est considéré comme une monnaie commune pour ces pays, car la monnaie européenne est largement acceptée et utilisée dans les échanges économiques au sein de l’union européenne.
Il existe des exemples de réussite en dehors du continent européen. Des régions telles que l’Union monétaire des Caraïbes orientales et l’Union monétaire de l’Afrique de l’Ouest ont adopté des monnaies communes, apportant stabilité, intégration et développement économique régional. Ces exemples peuvent fournir des enseignements précieux pour les pays maghrébins dans leur quête d’une monnaie commune réussie.
Cependant, les tentatives de création de monnaies communes ont aussi abouti à des échecs.
Parmi les exemples notables figurent le projet du « SUCRE » (Système Unitaire de Compensation régionale) en Amérique latine dans les années 1980, le « Dinaro » pour les pays arabes en 2009, le dollar caribéen et le projet de l’Union monétaire de l’Afrique centrale. Ces échecs, survenus à différentes périodes, illustrent les défis complexes auxquels sont confrontées les monnaies communes dans leur mise en place et leur maintien.
Projets communs
Pour soutenir l’autosuffisance alimentaire et la croissance endogène, les pays maghrébins pourraient mettre en place des projets communs dans des secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie renouvelable et la connectivité par fibre optique. Dans le domaine de l’agriculture, les pays maghrébins pourraient coopérer pour développer des pratiques agricoles durables, échanger des technologies et des connaissances, et promouvoir la diversification des cultures. Cela permettrait de renforcer la sécurité alimentaire régionale et réduire la dépendance vis-à-vis des importations.
Le Maroc et la Tunisie deux pays producteurs de phosphate, qui est une matière essentielle dans la fabrication des engrais.
Plutôt que de se contenter de vendre le phosphate à l’état brut, la Tunisie et le Maroc peuvent créer des usines de fabrication des engrais.
La création d’une usine de fabrication des engrais pourrait être une stratégie judicieuse pour les pays comme la Tunisie et le Maroc, en leur permettant de valoriser davantage leur ressource de phosphate et de bénéficier des avantages économiques liés à la production d’engrais à forte valeur ajoutée. Cela contribuerait à renforcer le secteur industriel local, à créer des emplois et à stimuler la croissance économique.
En ce qui concerne l’énergie renouvelable, la région maghrébine dispose d’un énorme potentiel en termes d’énergie solaire.
Les pays pourraient collaborer pour développer des projets d’énergie renouvelable à grande échelle, tels que des parcs solaires, afin de réduire leur dépendance aux combustibles fossiles, de promouvoir la durabilité environnementale et de créer des emplois dans le secteur des énergies propres.
Par ailleurs, la mise en place d’une connectivité par fibre optique à travers la région favoriserait l’échange d’informations, le développement du commerce électronique et l’accès aux services numériques. Cela renforcerait également la coopération économique en facilitant les transactions commerciales et en encourageant l’innovation technologique dans les pays maghrébins.
Ces projets communs dans les secteurs clés de l’agriculture, de l’énergie renouvelable et de la connectivité renforceraient l’autosuffisance alimentaire et favoriseraient la croissance endogène dans la région maghrébine. Ils contribueraient à la création d’une base économique solide et durable pour soutenir la stabilité de la future monnaie commune. Une étude réalisée par la Banque mondiale en 2019 a estimé que la création d’une zone de libre-échange en Afrique du Nord, qui inclurait les pays de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), pourrait augmenter le PIB de la région de 1.5 à 3.5 points.
L’exemple européen
La communauté européenne a été fondée sur la base du charbon et de l’acier dans le but de favoriser la coopération économique et de promouvoir la paix en Europe après la seconde guerre mondiale.
La Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA) a été créée en 1951 par six pays européens, à savoir la France, l’Allemagne de l’Ouest, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. Elle visait à intégrer les industries du charbon et de l’acier de ces pays afin de créer un marché commun pour ces ressources stratégiques.
Le traité de la CECA a permis de mettre en place un système de gestion collective des ressources de charbon et d’acier, évitant ainsi des rivalités économiques et des conflits armés potentiels entre les pays membres. Cela a également conduit à la suppression des barrières tarifaires et douanières dans le domaine du charbon et de l’acier, propice à l’essor du commerce entre les pays participants.
La réussite de la CECA a ensuite inspiré la création de la Communauté Economique Européenne (CEE) en 1957, qui élargissait la coopération économique à d’autres secteurs et jetait les bases de l’Union Européenne telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Ainsi, la Communauté européenne a commencé avec le charbon et l’acier en reconnaissant l’importance de ces industries clés pour la relance économique de l’après-guerre et en utilisant cette coopération comme base pour promouvoir l’intégration économique et la stabilité politique en Europe.
L’adoption d’une monnaie commune dans les pays maghrébins présente des opportunités considérables pour renforcer l’intégration régionale, stimuler la croissance économique et favoriser la coopération.
Cependant, cela exigera la réalisation d’étapes intermédiaires nécessaires, la surmonte d’obstacles politiques et économiques, ainsi que la promotion de projets communs dans des secteurs clés. En consolidant la stabilité monétaire, et en instaurant la confiance, en encourageant les initiatives conjointes dans les domaines de l’agriculture, des énergies renouvelables et de la connectivité, en renforçant l’intégration régionale en levant les barrières douanières et en favorisant la libre circulation des biens et des personnes, les pays maghrébins peuvent réaliser les avantages potentiels d’une monnaie commune. Cela ouvrirait la voie à une coopération accrue, une croissance économique soutenue et une prospérité partagée dans la région qui peut s’étendre à tous les pays de l’Union Maghrébine.
Développement durable et démocratie participative: Comment ?
Le développement durable et la démocratie participative : Comment ?
Par Jamel BENJEMIA
Le développement durable dans le cadre de la démocratie participative est un enjeu majeur de notre époque. Ce concept englobe une multitude de dimensions qui doivent être prises en compte pour garantir un avenir viable à notre planète et à ses habitants. La démocratie participative, quant à elle, permet de garantir une prise de décision collective et transparente, dans laquelle chaque individu a la possibilité de s’exprimer et d’influer sur les choix qui vont être faits. L’interaction positive entre ces deux notions est cruciale pour la mise en place d’une société durable, respectueuse de l’environnement et équitable pour tous.
Le développement durable est un concept qui a émergé dans les années 1980 pour faire face aux défis écologiques, économiques et sociaux que notre monde doit affronter. Il repose sur l’idée que l’humanité doit répondre à ses besoins actuels sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.
Le concept de développement durable a été popularisé en 1987 par le rapport Brundtland.
Le développement durable est basé sur trois piliers : l’économie, le social et l’environnement.
L’économie durable est une économie qui favorise la croissance économique tout en protégeant l’environnement et en améliorant la qualité de vie des populations. Le social durable se concentre sur la justice sociale et la participation citoyenne, en garantissant une vie décente pour tous les citoyens. L’environnement durable vise à protéger l’environnement naturel, à préserver les ressources naturelles et à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le développement durable nécessite une vision à long terme et une approche holistique qui prend en compte les impacts de nos actions sur l’environnement et la société.
Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de mettre en œuvre des politiques et des stratégies efficaces qui impliquent tous les acteurs de la société, y compris le gouvernement, le secteur privé et la société civile, car vous pouvez avoir la meilleure réforme des retraites au monde et rater votre rendez-vous avec le peuple.
La mise en œuvre du développement durable nécessite également une collaboration avec les pays voisins limitrophes, car les enjeux environnementaux et sociaux sont souvent transnationaux.
La démocratie participative
La démocratie participative est un mode de gouvernance qui implique les citoyens dans le processus de décision. Elle permet aux citoyens de participer activement à l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques. Les citoyens deviennent ainsi des acteurs de la vie publique et sont mieux à même de faire valoir leurs intérêts.
Il existe différentes formes de démocratie participative, allant de la consultation publique, à la co-construction de politiques publiques en passant par le budget participatif ou la pétition citoyenne.
Les citoyens peuvent ainsi s’exprimer sur des sujets variés tels que la gestion des déchets, la politique de transport, l’urbanisme ou encore l’éducation.
La démocratie participative peut être mise en place à différents niveaux de gouvernance, du local au national, et peut être utilisée pour compléter ou remplacer les mécanismes traditionnels de prise de décision.
Il est important de noter que la démocratie participative ne remplace pas la démocratie représentative. Elle vient plutôt l’enrichir en permettant aux citoyens de participer de manière plus active à la vie politique.
La démocratie participative a de nombreux avantages. Le premier est financier puisque la participation citoyenne est bénévole.
L’interaction
L’interaction entre le développement durable et la démocratie participative se situe à différents niveaux. Tout d’abord, la participation citoyenne est la clé de voute pour la mise en place d’un développement durable. Les citoyens sont les premiers concernés par les enjeux environnementaux et ils ont un rôle important à jouer dans la prise de décision et la mise en œuvre des politiques publiques. La participation citoyenne permet d’assurer une meilleure prise en compte des préoccupations environnementales et sociales et favorise ainsi la mise en place de politiques plus durables.
En impliquant les citoyens, les gouvernements et les entreprises peuvent bénéficier d’idées innovantes et de solutions créatives qui prennent en compte les besoins et les aspirations des populations locales.
Cette implication citoyenne permet ainsi de renforcer l’acceptation et l’appropriation des solutions durables, en les rendant plus pertinentes et mieux adaptées aux besoins locaux.
En outre, la démocratie participative permet de favoriser la transparence et la responsabilité dans la prise de décision, les gouvernements et les entreprises sont contraints de rendre compte de leurs actions et de leurs résultats.
Cette transparence renforce la confiance des citoyens dans les institutions publiques et privées et permet de garantir une meilleure qualité de gouvernance.
Cette coopération favorise ainsi l’éclosion de solutions durables qui prennent en compte les besoins et les aspirations de l’ensemble des acteurs concernés. Dans ce contexte, l’intérêt général joue un rôle primordial, car c’est lui qui guide l’action publique et les décisions qui en découlent.
Cependant, il peut arriver que certains groupes d’intérêts particuliers cherchent à influencer les décisions politiques, au détriment de l’intérêt général. Dans ce cas, il est important de veiller à ce que la démocratie participative ne soit pas dévoyée, et que l’intérêt général soit préservé.
Cela signifie que toutes les parties prenantes doivent avoir accès à l’information, et que leurs opinions doivent être prises en compte de manière équitable. Il est également important de veiller à ce que les décisions soient prises sur la base d’arguments rationnels et objectifs, et non pas sur des considérations émotionnelles ou subjectives.
Cela peut passer par la mise en place de mécanismes de participation citoyenne, tels que les référendums, les consultations populaires ou les jurys citoyens.
Ces dispositifs permettent aux citoyens de s’exprimer sur les questions qui les concernent directement, et de faire entendre leur voix dans le processus de décision.
Porto Alegre
Porto Alegre est souvent citée comme un exemple de développement durable et de démocratie participative réussie.
Cette ville brésilienne a connu une transformation spectaculaire depuis les années 1990, grâce à une combinaison de développement économique, de participation citoyenne et de respect de l’environnement.
Lorsque les dirigeants locaux de Porto Alegre ont commencé à se rendre compte que la croissance économique à tout prix ne faisait qu’aggraver les problèmes environnementaux et sociaux de la ville, Ils ont alors entrepris de mettre en place un processus de planification participative, qui a impliqué les citoyens dans la définition des politiques et des projets de développement.
Le budget participatif de Porto Alegre a été créé en 1989 et est devenu une référence mondiale en matière de démocratie participative.
Le budget participatif de Porto Alegre permet aux citoyens de proposer des projets pour leur quartier ou leur ville, et de voter pour ceux qu’ils considèrent comme les plus vitaux. Les projets retenus sont ensuite financés par le budget municipal, ce qui garantit que les priorités de la communauté sont prises en compte dans la planification et la mise en œuvre des politiques publiques.
Ce processus participatif a permis à Porto Alegre de résoudre certains des problèmes les plus urgents de la ville, tels que la pauvreté et la violence, tout en améliorant l’environnement.
Les projets soutenus par le budget participatif ont inclus la construction de logements sociaux, la création de jardins communautaires et la mise en place de programmes de recyclage.
De plus, le budget participatif a renforcé la participation citoyenne dans la prise de décision locale, permettant ainsi à la ville de devenir plus démocratique et de répondre aux besoins et aux préoccupations des habitants. Les citoyens ont été encouragés à s’organiser en associations de quartier pour présenter des projets, ce qui a favorisé la participation et l’engagement des communautés locales.
En somme, Porto Alegre est un exemple de réussite de la combinaison du développement durable et de la démocratie participative.
D’autres expériences ont vu le jour dans d’autres villes du monde.
Depuis 2015, la ville de Paris a mis en place un budget participatif dédié à la transition écologique. Les Parisiens peuvent proposer des projets en lien avec l’environnement et voter pour les projets qu’ils souhaitent voir réalisés.
La ville allemande de Fribourg-en-Brisgau a réussi à réduire de manière significative sa consommation d’énergie et ses émissions de gaz à effet de serre grâce à une politique ambitieuse de transition énergétique, qui vise la neutralité carbone en 2050. Les habitants de Fribourg ont dit non à « l’énergie atomique » et ont fait le choix des énergies renouvelables.
Ces expériences montrent que le développement durable peut être pensé de manière participative et collaborative, en impliquant les citoyens dans la prise de décision et en faisant appel à l’intelligence collective, à leur expertise et à leur créativité.
Cependant, pour que la démocratie participative fonctionne efficacement, il est primordial que les citoyens soient correctement informés et formés aux enjeux du développement. De plus, les autorités publiques doivent être disposées à travailler en synergie avec les citoyens pour mettre en place des politiques durables et équitables. Cela nécessite un engagement sincère de la part des décideurs politiques, ainsi que des ressources au service de l’intérêt général et non pas des actions pour « acheter la paix dans les quartiers » qui s’avèrent en réalité comme une méthode maladroite, inefficace et de courte vue.
En somme, le développement durable dans le cadre d’une démocratie participative est un processus dynamique et continu qui repose sur une volonté politique forte et une culture de participation active.
En mettant en place les ingrédients efficaces, nous pouvons créer un avenir durable et prospère pour nos générations actuelles et futures.
La démocratie participative n’est pas la négation de la démocratie représentative, mais plutôt une manière de la renforcer en impliquant les citoyens dans les processus décisionnels. Les deux formes de démocratie doivent coexister et se compléter pour une prise de décision plus juste et équilibrée, car « le dialogue est l’une des plus grandes forces de l’humanité. Il a le pouvoir de transcender tout ce qui divise les humains », selon le célèbre animateur américain Fred Rogers.
De la servitude à l'esclavage moderne?
De la servitude à l’esclavage moderne?
Par Jamel BENJEMIA
Depuis toujours, les êtres humains ont été soumis à des formes d’oppression, de coercition et de travail forcé, qu’il s’agisse de la servitude féodale, de l’esclavage colonial ou de l’exploitation capitaliste. Malgré les progrès de la justice sociale et l’abolition de l’esclavage dans de nombreux pays, de nouvelles formes de travail forcé et des pratiques condamnables continuent d’exister dans notre monde moderne. De nouvelles formes de tyrannie et d’abus de position dominante ont vu le jour et tendent à opprimer les plus faibles, car « le travail libère l’homme de trois grands fléaux : l’ennui, le vice et le besoin ; mais s’il est trop prolongé, il peut devenir servitude » selon Voltaire.
Les serfs et les métayers
Les serfs et les métayers ont été présents dans certaines sociétés du Moyen Âge en tant que deux formes de travailleurs agricoles.
Les serfs étaient des paysans liés à la terre, et contraints de travailler pour le seigneur féodal en échange de la protection et de l’utilisation des terres. Ils étaient privés de liberté et ne pouvaient ni quitter les terres de leur seigneur ni se marier ou exercer des activités commerciales sans sa permission.
En échange, ils recevaient une certaine quantité de terres à cultiver pour subvenir à leurs besoins.
Les métayers, quant à eux étaient des agriculteurs qui cultivaient les terres d’un propriétaire foncier en échange d’une partie de la récolte. Les métayers n’étaient pas propriétaires des terres qu’ils cultivaient et ne recevaient pas de salaire fixe, mais pouvaient espérer une part de bénéfices de la récolte. Cette forme de travail était très répandue dans l’Europe médiévale et d’autres régions du monde.
Au cours de la période beylicale de la Tunisie, qui s’étend de 1705 à 1957, le système des métayers était courant dans l’agriculture.
Les métayers tunisiens touchaient environ 20% de la récolte, ce qui correspond à ce qu’on appelle communément le « cinquième » (en arabe, « Khoms »).
La « commenda »
La « commenda » était une forme de partenariat commercial qui a émergé à Venise au Moyen Âge.
Cette pratique consistait en un contrat dans lequel une personne investissait des capitaux dans une entreprise commerciale, tandis que l’autre personne dirigeait l’entreprise.
Le mot « commenda » vient du latin « commendare », qui signifie « confier » ou « recommander ». Le contrat de commenda était souvent utilisé dans les activités commerciales telles que le commerce maritime, les banques et les industries manufacturières.
Les « leggi della commenda » étaient des lois règlementant les contrats de commenda en Italie au Moyen Âge. Ces lois spécifiaient les droits et les responsabilités des parties impliquées dans le contrat, y compris les obligations financières et les conditions de distribution des profits. Les lois réglementaient également les conflits éventuels entre les partenaires, ainsi que les procédures à suivre en cas de dissolution du partenariat.
La « commenda » était un contrat à durée limitée et avait une fin prédéterminée. A la fin de période contractuelle, les partenaires se réunissaient pour diviser les profits et liquider l’entreprise. Si le partenariat était rentable, les deux partenaires bénéficiaient des profits. Si l’entreprise ne faisait pas de profit, l’investisseur assumait les pertes.
Aujourd’hui, la « commenda » est considérée comme une ancienne forme de partenariat commercial. Cependant, elle a influencé le développement des sociétés par actions modernes, qui ont des caractéristiques similaires en termes de financement, de gestion et de responsabilité des actionnaires.
« L’uberisation »
« L’uberisation » est un terme qui fait référence à l’émergence de plateformes numériques qui permettent la mise en relation directe entre les travailleurs indépendants et des clients. Ce modèle économique est né avec la plateforme de covoiturage Uber, d’où le nom « uberisation ».
Le principe de « l’uberisation » est simple : une entreprise, via une plateforme numérique, met en relation des micro-entrepreneurs appelés « ubérisés » et des clients qui ont besoin de leurs services. Les micro-entrepreneurs peuvent travailler à leur convenance, choisir leurs missions, et leur temps travail, mais doivent souvent pratiquer des tarifs inférieurs à ceux des services traditionnels.
« L’uberisation » concerne de nombreux secteurs d’activité, tels que le transport, la livraison, l’hébergement, le ménage, le jardinage, la restauration, le bricolage, etc.
Les plateformes les plus connues en France sont : Uber, Deliveroo, AirBnB, etc.
« L’uberisation » soulève de nombreuses critiques. Les travailleurs indépendants n’ont pas les mêmes avantages sociaux que les travailleurs salariés.
Ils sont également soumis à une forte concurrence entre eux et à une pression constante pour baisser leurs prix. Les plateformes numériques ont également tendance à imposer des règles strictes aux travailleurs indépendants, sans leur donner la possibilité de négocier ou de faire valoir leurs droits.
Enfin, « l’uberisation » pose la question de la précarisation du travail. Les Etats sont appelés à repenser leur cadre juridique et social pour adapter leur réglementation au phénomène de « l’uberisation », afin de garantir aux travailleurs indépendants une protection sociale minimale et de prévenir les risques de dumping social et de concurrence déloyale.
Le contrat de gérance mandat
Le contrat de gérance est un type de contrat commercial : une société appelée « société mandataire », est chargée par une autre société, appelée « société mandante », de gérer une activité pour le compte de la société mandante.
Le déséquilibre de départ entre la situation du mandataire et du mandant peut être causé par plusieurs facteurs. Tout d’abord, le mandant est généralement un grand groupe disposant de ressources financières et impose son cahier des charges et les termes du contrat.
Cependant le législateur français a imposé à travers la loi Dutreil une commission minimum garantie au profit de la société mandataire (Article 146-3 du code du commerce français).
En 2023 et dans le pays des droits de l’homme, un grand groupe a choisi de violer délibérément l’article 146-3 du code du commerce en refusant de payer la commission minimum garantie, une obligation légale et contractuelle.
Il est souhaitable que le ministre français de l’Economie et la Ministre déléguée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, renforcent le dispositif législatif par des mesures plus sévères à l’encontre des PDG des sociétés mandantes qui pensent être au-dessus des lois, et affamer ainsi le mandataire deviendrait la normalité !
Le mandataire n’est pas taillable et corvéable à merci, c’est-à-dire qu’il ne peut être soumis à un traitement arbitraire, discriminatoire ou abusif de la part du mandant
Une législation plus stricte doit être adoptée pour que de telles pratiques illégales soient punies et pour que les sociétés mandataires soient protégées contre toute exploitation abusive de la part des sociétés mandantes.
« Le pot de terre contre le pot de fer »
L’expression « le pot de terre contre le pot de fer » est souvent utilisée pour décrire une situation dans laquelle une petite entité (le pot de terre) fait face à une grande entreprise (le pot de fer).
Les grandes entreprises peuvent avoir des ressources et des moyens considérables pour influencer les politiques, les réglementations, les pratiques commerciales et parfois le cours de justice.
La tendance des grands groupes à vouloir maitriser le cours d’un litige peut être résumée par cette anecdote racontée par un avocat : il évoque la publicité d’un grand constructeur automobile allemand, mettant en scène un peintre qui crée une série de tableaux sombres et pessimistes, mais à la fin de la publicité, le dernier tableau est lumineux et coloré, ce qui surprend le public. La réponse est donnée par la voix-off de la publicité, qui explique que le peintre a changé de voiture, ce qui a radicalement transformé sa vision du monde et son inspiration artistique.
L’avocat explique que son client n’a pas changé de voiture, mais d’avocat puisqu’il est son nouveau conseiller juridique, et de ce fait, il a fourni des conclusions plus approfondies, argumentées et bien étayées, ce qui a rendu le pot de fer encore plus électrique.
Le combat contre l’exploitation de l’homme par l’homme est un enjeu fondamental pour l’humanité et il est malheureusement loin d’être terminé.
De nombreuses formes d’exploitation persistent encore dans le monde entier, comme le travail des enfants, le trafic humain, le mariage forcé, la discrimination raciale et salariale, le sexisme, etc.
Le combat contre l’exploitation de l’homme est un effort continu qui exige l’engagement et la coopération de tous, des gouvernements, des organisations internationales, des entreprises et de la société civile.
Nous devons tous travailler ensemble pour créer un monde plus juste et plus équitable pour tous les êtres humains.
Et rappelons-nous que « le pouvoir tend à corrompre et le pouvoir absolu corrompt absolument » (Lord Acton).